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Andalousie

ANDALOUSIE

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Les jardins dessinés à différentes périodes sont un havre de paix. Etablis en terrasses, parcourus de canaux qui alimentent bassins et fontaines dans un murmure d'eau ruisselante, ces jardins sont une invitation à la flânerie et la méditation.

La façade de l'hôpital de la charité fondé en 1667 par don Miguel de Manara (1627-1679) comporte 5 panneaux d'azulejos réalisés d'après (semble t-il) des dessins de Murillo. L'église, à laquelle on accède en traversant un double patio décoré d'azulejos et au centre de laquelle coule une fontaine, est somptueuse. Cette église baroque à nef unique recèle de nombreux joyaux artistiques, en particulier deux tableaux (vanitas) de Valdés Leal d'un réalisme brutal In Ictu Oculi est une allégorie de la mort et le macabre Finis Gloriae Mundi (un chevalier et un évêque en plein processus de putréfaction). Dans la nef plusieurs oeuvres de Murillo (1617-1682) enfant du pays et chef de file de l'école sévillane.

Le superbe retable baroque du maître autel de Pedro Roldan présente en son centre une superbe mise au tombeau sculptée, les visages des personnages sont empreints d'une émotion admirablement rendue par l'artiste

La Casa de Pilatos, construit à la fin du XVème siècle, est l'exemple le plus remarquable de l'architecture des palais sévillans. Le style mudéjar domine dans l'ensemble du bâtiment, associé à un style Renaissance et gothique flamboyant Achevé au début du XVIème siècle par don Fabrique de Ribera premier marquis de Tarifa. Un très beau patio avec ses arcs aux stucs finement ciselés, aux murs décorés de magnifiques panneaux azulejos du XVIème siècle aux motifs différents. Plusieurs statues d'origine romaine décorent  le patio, il y a aussi une splendide statue grecque du Vème siècle av J.C.

A l'étage les galeries du patio conservent des restes de fresques du XVIème siècle, les plafonds aux remarquables peintures.

Deux jardins baignent dans une fraîcheur agréable, bougainvilliers, roses et orangers décorent harmonieusement l'ensemble.

Que voir encore à Séville :

Le musée des beaux arts abrite de magnifiques œuvres de Murillo, Zurbarán, Valdés Leal et autres représentants de l'école sévillane. La qualité des œuvres qu'il contient lui vaut d'être considéré aujourd'hui la deuxième pinacothèque d'Espagne. A voir absolument.

Musée du flamenco : ce musée aide à pénétrer le mystère de l'âme andalouse.

Capilla de San José : chef d'oeuvre du baroque sévillan de la fin du XVIIème siècle.

Quartier de Santa Cruz : le coeur de Séville à découvrir à pied le matin de bonne heure avant l'afflux des touristes : ruelles sinueuses, maisons chaulées,  patios fleuris, places ombragées.

Tour de l'or-musée maritime : dans cette tour almohade du XIIIème siècle qui surplombe le Guadalquivir sont exposées maquettes, peintures, gravures.

La Place d'Espagne est une immense place en arc de cercle  de 200 m de diamètre conçue par l'architecte Anibal Gonzalez (1876-1929). Le bâtiment est parcouru par une longue galerie à arcades en briques ocres, encadré à chaque extrémité par deux tours de 80 mètres de haut. De petits ponts enjambent un canal sur lequel des petites barques avancent, propulsées par des coups d'avirons  vigoureux. Une visite de nuit est à programmer, l'aspect de l'ensemble se révèle enchanteur. A la base de cet ensemble 58 bancs, disposés à l'intérieur de niches décorées d'azulejos qui racontent un évènement historique survenu dans chaque région d'Espagne, invitent le passant à s'assoir et profiter du spectacle


Cordoue la cité qui a gardé les marques de son passé a été déclarée Patrimoine de l'Humanité en 1994. A elle seule la Mosquée-Cathédrale assure la renommée de Cordoue, mais la ville possède bien d'autres trésors comme son pont romain, ses palais et ses églises. Le quartier de la mosquée et la judéria avec ses ruelles étroites entrelacées, ses patios discrets et ses balcons fleuris méritent une promenade.

            Fondée en 169 avant J.C. Cordoue devient la capitale de la bétique du 1er siècle après J.C. jusqu'à la chute de l'empire romain en 476. Reliée par la via Augusta au reste du monde antique Cordoue connut un essor économique important et un dynamisme culturel tout aussi important avec les séjours de Sénèque le Rhéteur et son fils Sénèque précepteur de Néron, le poète Lucain.

            Les Wisigoths à la suite de l'effondrement de l'empire romain occupent la place jusqu'en 711 année où Cordoue est conquise par les Arabes elle connait alors un nouvel essor économique et culturel.

Le califat de Cordoue est créé en 929 par Abd er-Rahaman III qui fait construire la médina Azahara sa cité palatiale en 936 à 10 km de là. La période de paix qui suit permet à la ville de se développer tant sur le plan économique, agricole, industriel mais aussi un rayonnement culturel considérable par la présence d'une université et de nombreuses bibliothèques.

La cohabitation des trois cultures juive, musulmane et chrétienne dans un esprit de tolérance remarquable s'enrichissent réciproquement. A cette époque la population dépasse les 300 000 habitants. Plus de 3000 mosquées, de nombreux souks et bains sont disséminés dans l'espace urbain.

            A la suite de luttes intestines le califat est dissous, Cordoue devient un royaume de Taifas parmi les autres sans perdre de son prestige culturel économique ou artistique et cela jusqu'à la reconquête en 1236 par les Castillans. Averroés, né à Cordoue en 1126, est un brillant médecin et philosophe de langue arabe qui influencera le monde occidental de façon déterminante par ses commentaires de l'oeuvre d'Aristote. Moïse Maimonide est un philosophe et médecin juif né à Cordoue en 1138 et mort à Fostat (Le Caire) en 1204. Par ses travaux théologiques et philosophiques, il est extrêmement célèbre et influent à la fois dans la communauté juive, en terre d’islam et en Occident chrétien.

            Ferdinand III le 29 juin 1236 prend  Cordoue qui devient le fer de lance de la "reconquista". Les chrétiens vont modifier l'architecture de la ville en profondeur. La grande mosquée est réaménagée en cathédrale, douze églises dites "Ferdinandes" sont élevées dans un court délai pour asseoir la religion catholique.

            Christophe Colomb rencontre à Cordoue en 1486 les Souverains Catholiques et leur soumet son projet de nouvelle route maritime pour gagner les Indes. Un accord sera signé à Grenade quelques années plus tard et Colomb en 1492 partira "découvrir" un nouveau monde. Mais Cordoue bénéficiera peu du commerce qui va s'établir avec les nouvelles colonies. Cordoue reste malgré tout la capitale provinciale d'un riche pays agricole. Le style mudéjar se propage souvent dans les palais et les maisons.

En 1808 la ville est mise à sac par les troupes napoléoniennes.

Au début du 1er siècle avant JC, à l'époque de domination romaine, un pont est construit pour rejoindre les rives du Guadalquivir, remplaçant probablement un pont plus ancien en bois, il a une portée de 331 mètres et se compose de 16 arcs, bien qu’il y en eut 17 à l’origine. Il constituait le moyen d’accès principal à la ville depuis la zone sud de la péninsule ibérique. C'était le seul pont permettant de traverser le Guadalquivir sans utiliser d’embarcation. La Via Augusta, qui allait de Rome à Cadix, empruntait probablement le pont. La tour défensive de la Calahorra et celle de la Porte du Pont (Puerta del Puente) qui se trouve à l’autre extrémité sont deux constructions qui datent de l’époque musulmane. La porte actuelle fut réalisée par l’architecte Hernan Ruiz II en 1572. Au centre du pont se trouve une sculpture de San Rafael réalisée en 1651 par le sculpteur Gomez del Rio.

Depuis 2004 le pont est interdit à la circulation automobile ce qui en fait une destination de promenade très appréciée des habitants.

En aval du pont, des norias, machines hydrauliquesqui alimentaient en eau la ville les palais et les jardins, sont encore présentes et sont à l'origine des moulins à eau qui furent une avancée technique d'importance en particulier pour la production d'huile d'olive.

La Mosquée Cathédrale : comment décrire ce monument, témoignage des fois musulmanes et chrétiennes?

Sur l'emplacement d'une église de la période wisighotique (des vestiges archéologiques sont visibles à l'intérieur de la cathédrale à travers un plancher de verre) une mosquée est érigée entre le VIIIème et Xème siècle. Après la reconquête elle est consacrée comme église et au XVIème siècle une cathédrale gothique est  incluse dans la mosquée, les deux architectures s'interpénétrant pour réaliser un édifice unique au monde.

A l'extérieur le minaret d'origine a été modifié et intégré dans une tour de style baroque vraisemblablement à la fin du XVIème siècle, l'accès au sommet se fait par un escalier, une fois au faîte la ville de Cordoue s'étend à vos pieds. Au centre de la cour plantée d'orangers bruisse une fontaine.   

A l'intérieur une véritable forêt de colonnes et d'arcs en fer à cheval formés de claveaux alternant deux couleurs : le blanc pour les parties en pierre et le rouge pour les parties en briques, supportés par des colonnes de tonalité gris et rose. La lumière qui pénètre crée une atmosphère irréelle par un extraordinaire jeu d'ombres et de lumières. Un étonnant silence règne dans cette somptueuse bâtisse malgré le nombre impressionnant de visiteurs qui déambulent sous les travées. La décoration est une association de style mauresque et chrétien qui se déploie tout au long des murs et des plafonds. La cathédrale élevée au centre de la mosquée au XVIème siècle mêle arcs et voûtes hispano-flamande, coupoles Renaissance, maître-autel baroque. Le choeur est impressionnant, les stalles en acajou sculptées sont de toute beauté.

Une visite qui ne peut laisser indifférent. Depuis 1236 le Chapitre de la cathédrale célèbre tous les jours la Sainte Liturgie et assure la pérénité et la conservation de ce monument exceptionnel.

L'Alcazar des rois chrétiens forteresse. Des vestiges romains et wisigoths cohabitent avec ceux d’origine arabe. A sa réddition en 1236 au roi Ferdinand III, l'ancien palais califal avait été détruit. Alphonse X décida de reconstruire une nouvelle forteresse sur le même site mais c'est le roi Alphonse XI qui mena à bien l'ensemble des travaux. Forteresse aux longs murs de pierre taillée reliés par quatre tours d'angle rectangulaires. Les appartements se distribuent autour de patios fleuris, agrémentés de bassins et fontaines. Les bains, d’inspiration arabe, divisés en trois salles voûtées aux lucarnes en forme d’étoile diffusant une faible lumière et procurant à ce lieu une ambiance intimiste. Dans ce château eut lieu l'audience, alors qu'il préparait son projet de nouvelle route vers les Indes, entre Christophe Colomb et les rois Catholiques. Le Saint Office de l'Inquisition y eut son siège jusqu'en 1821 avant d'être finalement converti en prison avant d'être ouvert au public.

Dans une des salles un exceptionnel sarcophage romain, daté du début du IIIème siècle, est exposé. Au fronton de celui-ci est finement sculpté un haut-relief sur l’allégorie du passage des défunts dans l’au-delà par une porte entrouverte. Un peu plus loin un ensemble de belles mosaïques est bien mis en valeur. 

Les jardins de l'Alcazar s'étendent sur trois terrasses : à la terrasse supérieure, deux grands réservoirs recueillent l'eau accourue de la sierra et la canalisent vers la terrasse inférieure, à laquelle on accède par de grands escaliers. Sur cette terrasse, se succèdent trois grands bassins disposés en un axe unique au milieu de plantations multicolores, de fleurs chamarées et de haies de cyprès ; sur l'un des côtés, le plus près de l'ancienne muraille, des parterres orthogonaux de buis entourent des plantations de rosiers. Ces jardins possèdent plusieurs statues, dont celles d'Isabelle et Ferdinand les Rois Catholiques, rivalisant en sobriété avec les silhouettes des cyprès taillés. La seconde terrasse, située à l'extrémité méridionale près des deux grands réservoirs de la terrasse supérieure, est un jardin à croisillons avec des haies de buis, des plantations d'agrumes et une fontaine en son centre.

L'itinéraire qui permet de rejoindre les églises Fernandines traverse la plus grande partie de la ville. Une belle promenade. Ces églises furent construites en recourant à la main-d'œuvre des mudéjars, musulmans d'Espagne devenus sujets des royaumes chrétiens durant la Reconquista. Chacune d'entre elles possède de véritables trésors artistiques. Loin du circuit touristique traditionnel la visite se fait en toute tranquilité. A ne pas manquer.

Visiter aussi le quartier de San Basilio célèbre pour ses patios fleuris et la quartier de la Juderia avec ses bodegas et restaurants typiques, ses commerçants installés dans des rues étroites et encombrées.