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Nouvelles du bord

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2018

            Un petit résumé de nos navigations de l'été 2018 avec un peu de retard. Pour diverses raisons impossible de quitter  Pauillac, port d'hivernage de Noème, avant le 27 juin . Le temps étant limité cet été il nous sera impossible d'aller très loin. Nayant jamais visité la Clyde le but de la croisière était vite trouvé.

            Nous allons progresser tout doucement et nous relâcherons dans des lieux où nous n'avons jamais débarqué ou alors il y a bien longtemps. Première escale aux Sables d'Olonne, puis un mouillage sur la côte nord de Houat le lendemain, mouillage étrangement désert en cette fin de mois de juin. Une nuit limpide et lumineuse. Un jour de plus et voilà Benodet, bien abrité au fond de l'estuaire de l'Odet. Une escale plaisante et agréable.

            Un temps incertain mais le raz de Sein est à passer, un arrêt à Camaret notre précédente escale date d'il y a 20 ans avec Iritis (notre premier voilier). Camaret sur Mer sur la presqu'ile de Crozon à l'entrée du goulet de Brest. Le port de plaisance n'est pas trop encombré, l'accueil est accomodant et sympathique. Une escale plaisante.

            Unique dans l'architecture militaire française, la Tour Vauban veille depuis plus de 300 ans sur l'anse de Camaret et l'entrée du goulet de Brest. Gardienne des côtes de l'Armorique, la Tour Vauban offre aujourd'hui un témoignage remarquable de l'oeuvre de Vauban en Bretagne. Au XVIIe siècle, la Bretagne possède de grands ports de commerce et de guerre (Saint-Malo, Lorient, Morlaix, Brest). Avec la montée en puissance  du pouvoir royal sous Louis XIV vient la nécessité de fortifier ces côtes. Vauban est alors chargé d’établir des plans de défense de ces ports. Dès 1685, il souligne la nécessité de protéger l’anse de Camaret qui est le passage obligé des navires se dirigeant vers Brest. 

    


A l'extrémité du sillon (cordon naturel de galets qui protège le port) s'élève une chapelle dédiée à Notre Dame de Rocamadour. Edifiée de 1610 à 1683 elle a été construite en pierre jaune de Logonna,

            Le 6 juillet navigation dans le goulet de Brest en direction du port du Moulin Blanc. Belle matinée d'été. Deux jours pour visiter cette ville qui pris de l'importance quand le Cardinal de Richelieu décida de développer le port mais surtout les arsenaux en 1631. Vauban fit édifier de nouvelles fortifications pour mieux protégéer la ville en 1683 Durant la deuxième guerre Mondiale Brest fut ravagée par l'aviation alliée qui voulait détruire en totalité la base de sous-marins installée par les Allemands, et pour finir le reste de la ville ne survécut pas à la terrible résistance de ces mêmes Allemands qui pendant 43 jours résistèrent face aux alliés avant de capituler le 18 septembre 1944.

            Le centre ville reconstruit sur une architecture à damiers dans les années 1950 ne nous a pas laissé un souvenir imperrissable.

            Par contre la rade de Brest est un très bel endroit pour naviguer.

Camaret sous un ciel d'orage   Eugène BOUDIN

            



            La seconde moitié du 19 ème siècle attire peintres, écrivains et autres artistes. En particulier le peintre Eugène Boudin, précurseur des impressionistes et maître de Monet. Autour de lui vers 1900, se rassemble des écrivains Georges Ancey, Henri Becque, le poète Saint Pol Roux et aussi des peintres tels que Richon-Brunet, Charles Cottet, Georges Lacombe, Vaillant...

  

            Puis l'AberWrach pour une escale toujours charmante. Comme le vent n'a pas la direction adéquate pour traverser la Manche, destination Roscoff dans la belle baie de Morlaix pour attendre que le vent veuille bien tourner.

            Le port de plaisance de Roscoff est d'un accès aisé à toute heure, quelle que soit la marée. Un service permanent d'autobus permet de se rendre au centre ville historique petite cité de caractère aux imposantes maisons de granit des XVIe et XVIIe siècle ceinturant le vieux port qui assèche, vieux port toujours fréquenté par les pêcheurs côtiers.

            Deux nuits et le vent tourne  Est-Nord-Est. C'est le moment de traverser "Le Channel", Falmouth est juste en face au nord. Départ 7 heures arrivée à 19 heures, une traversée rapide avec un vent de 18/20 noeuds régulier une mer belle sous un soleil enchanteur. Le mouillage est encombré, les 3 marinas sont saturées mais coup de chance quelques bouées visiteurs (de couleur verte) sont libres, comme demain nous repartons sur Penzance cela ira bien. Si l'on souhaite descendre à terre sans gonfler l'annexe il suffit de héler le "boat-taxi" ou de l'appeler à la VHF.

            Le port de Penzance est constitué de deux entités : un port qui échoue et un bassin à flot auquel on accède par une porte basculante ouverte 1h30 avant la pleine mer. Si l'on veut accéder au bassin à flot et que les portes ne sont pas ouvertes il est possible soit de mouiller à distance de l'écluse soit de s'amarrer à une des bouées situées devant la jetée mais elles sont exposées à la houle, leur état  de santé n'inspire qu'une confiance modérée. Mieux vaut s'y amarrer par temps calme.

            A l'heure dite l'écluse bascule, le temps de laisser sortir un énorme cargo si large qu'il semble racler les flancs de l'écluse, les quelques voiliers qui attendaient pénètrent à l'intérieur d'un grand bassin dont l'eau est d'une saleté assez repoussante. Le maître de port nous acceuille d'un grand bonjour et nous trouve une place à couple de deux voiliers qui séjournent à quai semble-t-il depuis une bonne décennie compte tenu de leur état.

            La ville est peu attrayante et n'a pas grand intérêt, c'est malgré tout une ville balnéaire réputée où les britanniques affluent en été. Une longue promenade sur le front de mer conduit à la petite ville de Newlyn où se trouve un port de pêche et un port de plaisance où il est possible aussi d'aller s'amarrer. Sur la promenade on croise une piscine art déco ouverte en 1935 et actuellement en travaux. Ce n'est pas une escale de rêve.

13 juillet : Départ de Penzance vers Padstow où nous avons déjà fait escale en 2016. La ville est toujours aussi fleurie et les vacanciers en grand nombre sont soit attablés aux terrasses des bistrots répartis tout autour du bassin à flot, soit assis les jambes pendantes sur le bord du quai, canne à pêche en main, à faire trempouiller mollement les lignes dans l'eau stagnante du plan d'eau où hormis Noème quelques voiliers sont amarrés, dans l'espoir d'un poisson suicidaire ou curieux qui viendrait mordre à l'hameçon. Le lendemain deux options soit traverser vers l'Irlande soit remonter jusqu'à Milford Haven. Le vent décidera de la destinantion ce sera Milford Haven par un bon vent de travers. Traversée vers Arklow sur la côte est de l'Irlande le jour suivant. Le courant est violent (environ 5 noeuds) la mer agitée et saturée de tourbillons plus particulièrement au passage de South Bishop l'île la plus au sud du petit archipel Bishop and Clerks à 4 milles au large du pays de Galles. Sur cette île se dresse un phare assez majestueux construit en 1839 sur les plans de l'architecte James Walker et automatisé en 1983. A cet endroit il est préférable de ne pas s'être trompé dans l'heure des marées et avoir consulté l'almanach des courants.

16 juillet : A Arklow nous embouquons le grand chenal d'accès toujours un peu plus en déshérance année après année. Nous pénétrons directement  dans l'ancien bassin des pêcheurs où, il ya maintenant 4 ans, des pontons destinés à la plaisance ont été installés. Un panneau posé sur le ponton d'accueil mentionne que l'amarrage n'est pas autorisé pour raison de travaux. Sur le quai opposé un catamaran de pêche est bien assez grand pour nous offrir l'hospitalité, après accord d'un marin du bord nous nous mettons à couple, aussitôt ce dernier commence à faire la causette et bientôt nous adresse force félicitations. Devant notre étonnement de recevoir autant de félicitations il nous annonce que l'équipe de France vient de remporter la coupe du monde de football mais est très déçu devant le peu d'enthousiasme que nous manifestons.

Le lendemain nous serons à Dublin, plus exactement à Dun Loghaire. Noème y restera une dizaine de jours à l'escale car nous allons devoir faire un aller et retour sur Bordeaux.

De retour, amarres larguées rapidement en route pour Carrikfergus et de là le lendemain soir nous arrivons à Port Ellen et donc en Ecosse. Deux jours d'escale sur Islay, l'île au 8 distilleries, associés à  un petit coup de vent. Puis toujours plus nord vers Ardfern au fond du Loch Craignish un loch encaissé aux eaux calmes où se cache une marina de 80 places sur pontons plus 90 places sur bouées, équipée d'un chantier naval et d'un shipchandler. Agréable et calme, perdu en pleine nature, loin de tout, ce petit bourg isolé abrite malgré tout quelques demeures, une minuscule épicerie, un pub, une école minuscule et une église.

Le lieu incite au repos, à la contemplation, à la rêverie.

Trois jours de pluie, un ciel changeant aux précipitations fréquentes associant une harmonie de gris et de noir à une succcession de lumières étranges et de clartés ahurissantes. Entre les averses des promenades à n'en plus finir le long du loch, sur des chemins bordés de talus fleuris, de verts fossés tout aussi fleuris. Des oies sauvages cacardent et sifflent en surveillant les oisillons dans les prairies alentour, des mouettes virevoltent dans le ciel, un vent léger berce les hautes herbes du bord du chemin, quelques rares maisons isolées aux beaux jardins en fleurs, disséminées tout au long de la route, dominent le loch parsemé de voiliers au mouillage. Un lieu enchanteur malgré les averses et la bruine.

2 août : Le soleil réapparaît entre les nuages ce matin-là. La météo est engageante pour les trois à quatre jours prochains, idéal pour passer le Mull of Kintyre réputé pour ses courants violents, sa mer difficile et tempétueuse pour des conditions de vent moyen. Aussi il est sage de profiter de la survenue de cette accalmie pour envisager de franchir le sud de la péninsule dans de bonnes conditions, une escale sur l'île de Gigha est même prévue pour être sûr d'avoir le courant favorable. Gigha, d'une longueur de 10 km, située à mi-chemin entre Ardfen et l'extrémité de la péninsule de Kintyre, parallèle à la côte à seulement trois milles de cette dernière. L'île a été rachetée en 2002 par ses habitants à son propriétaire. Elle compte actuellement environ 150 habitatnts. En face d'Ardiminish, le principal village de l'île, une belle baie bien protégée et un long ponton permettent de venir mouiller ou d'accoster dans un site emprunt de calme. La visite de l'île vaut le déplacement ; une belle plage pour débarquer, à l'extémité du ponton un restaurant et un pub attendent le voyageur, solitaire ou non, à venir déguster des produits de la mer tout frais pêchés. Le climat sur Gigha est beaucoup plus doux et a des heures d'ensoleillement supérieures au reste de l'Ecosse. L'église en granit est assez jolie. Une petite route et quelques sentiers permettent de visiter l'île, il est possible de croiser de nombreuses variétés d'oiseaux marins comme le fuligule milouin, la sarcelle d'hiver, canard colvert, canard siffleur, hérons et bécassines, faisans et lagopèdes. Une escale à ne pas négliger.

  

3 août : A l'aurore une brume intense noie la baie d'Ardiminish. Pourtant il faut lever l'ancre pour ne pas rater la marée, de plus il n'y a que peu de vent. L'avantage c'est que la mer est belle et ainsi le passage du Mull of Kintyre ne devrait pas être agité. Tout au long de la descente impossible d'observer la côte, la présence du brouillard l'occulte totalement, celui-ci reste assez dense jusqu'à la fin de la matinée. Au moment de virer plein Est la brume se déchire enfin par endroit pour disparaître rapidement, la côte se laisse découvrir dans toute la beauté de son décor. Le courant est bien présent mais la mer calme. Sanda, une petite île au sud du Mull of Kintyre est laissée sur notre bâbord car entre elle et la côte le courant et sutout les remous sont puissants. A l'extrémité de Sanda s'élève un bien joli phare, construit en 1850 par l'ingénieur écossais Alan Stevenson, sur un à-pic rocheux Prince Edward's Rock. Le surnom de ce phare est "The Boat" car vu de la mer au Sud, le phare et le promontoire ressemblent à un bateau. Malheureusement en 2011 l'île a été vendue à un riche suisse qui depuis en a interdit l'accès au public. La péninsule contournée c'est l'entrée ouest de l'estuaire du Firth of Clyde qui s'ouvre devant l'étrave, Campeltown n'est plus très loin.

4 août : Edifiée dans un port naturel bien abrité Campbeltown située sur la côte Est du Kintyre est un port de pêche toujours actif. Une petite marina s'est implantée depuis deux ans avec toutes les commodités : eau et électricité au ponton, sanitaires neufs et propres sur les quais. La marina est dans le centre ville, pratique pour aller déambuler et faire quelques courses au supermarché. Une longue et large promenade mène au bout du loch Campbeltown, en pleine verdure. La ville doit son nom à Archibald Campbell 9ème comte d'Argyll, celui-ci avait érigé le bourg en baronnie en 1667. Si le port de pêche a toujours une certaine activité, la construction navale a quasiment disparu et pire la production de whisky assurée par 34 distilleries au début du XXème siècle a chuté de manière drastique ne laissant plus aujourd'hui que 3 distilleries à survivre et produire le fameux whisky de Campbeltown. La distillerie Springbank l'emporte de loin en notoriété devant Glengyle et Glen Scoti. Dans les années trente lors de la prohibition aux Etats-Unis les distilleries élaborèrent, malheureusement pour elles, des malts de mauvaises qualités allant même jusqu'à avoir recours à des tonneaux ayant contenus du hareng (beurk) d'où le surnom donné au whisky de Campbeltown : "poisson puant" c'est dire. Une escale tout à fait convenable mais la ville en elle-même est bien peu attirante.

5 août : Météo très écossaise pour repartir de Campbeltown. Une route plein nord au départ en laissant l'île d'Arran (avec 2 r) sur tribord, virer à l'est au nord de l'île sous la pointe Garroch Head et c'est le passage d'accès pour la Firth of Clyde en remontant au nord en laissant deux îles sur tribord Little Cumbrae Island puis Great Cumbrae Island. La destination prévue n'est pas Glasgow mais Greenock à l'entrée de la Clyde dans le bassin James Watt Dock (c'est en 1711 que les premiers docks de la Clyde ont été construits ici à Greenock) où là aussi une marina a été installée en 2011pour redonner un peu d'essor à cet ancien port dont l'activité s'est réduite au cours du temps. Tout est y neuf,  il n'y a pas une grosse affluence. L'atmosphère du port reste lugubre en dépit de la rénovation de la plupart des grandes bâtisses de petites briques rouges le long du bassin. Le temps grisâtre et humide n'améliore guère l'ambiance. Malgré tout nous allons rester ici quelques jours parce que la place de port est peu onéreuse et que la gare pas très loin à pied. Ce sera bien pratique de prendre le train pour aller visiter Glasgow puis ensuite Edimbourg. L'aéroport de Glasgow est à seulement 15 minutes en bus.

            Avec ses 176 kilomètres la Clyde est le deuxième plus grand fleuve d'Ecosse et c'est là, dans la Clyde, que s'est écrit une grande, longue et belle page de l'histoire du Yachting grâce à la dynastie des William Fife architectes et constructeurs de navires  (plaisance et travail). La Clyde s'ouvre sur un vaste estuaire aux eaux abritées, aux lochs et aux îles nombreuses. Une riche bourgeoisie s'était installée sur ses berges au XIX ème siècle.  Vers 1790 William Fife installa un chantier de construction navale sur la plage de Fairlie, une petite bourgade située au sud-ouest de l'estuaire de la Clyde. Il était réputé pour ses dessins mais aussi pour la qualité de construction de ses voiliers et autres navires. Un marchand de Glasgow nommé James Smith commanda en 1807 un côtre de 6 tonneaux à William Fife : Comet. Le premier plan répertorié de William Fife premier du nom. Lamlash un yawl de 50 tonneaux est le second plan connu de W.Fife, lancé en 1812 pour le compte de James Hamilton, à l'époque c'était le plus grand voilier de la Clyde. En 1814 il dessina et construisit, histoire de prouver ses capacités architecturales, le premier bateau à vapeur à aubes Industry. W.Fife sut tirer partie de l'application de données scientifiques à l'architecture navale mais resta toujours un artisan et un amoureux des belles coques. En 1832 Glean, sur plan Fife bien sûr, était considéré comme le plus marin de tous les yachts. Un visiteur décrit ainsi ce personnage : "Il suffit de monter dans l'atelier du vieux William qui sans doute aura un outil à la main car il ne dirige pas son chantier de loin, et on verra quel savoir, quel talent, quel génie réellement se cachent sous une apparence plutôt rude, car il ne consacre guère de son indomptable énergie aux relations sociales, ou à la recherche vestimentaire".

            En 1832 son fils William entre à 13 ans comme apprenti dans le chantier de son père et s'initie au dessin. Cinq ans plus tard il prend les rênes du chantier. William Fife II obtient son premier grand succès avec Stella un côtre. Ce voilier permet au chantier de gagner de l'argent et son activité principale devient alors la construction de bateaux de plaisance au détriment des voiliers de travail. En 1852 Cymba son nouveau plan s'avéra imbattable dans les eaux du sud de l'Angleterre, la notoriété de W.Fife II dépassa alors les frontières de la Clyde et le chantier de Fairlie devint le chantier le plus important de la région. Le bourg de Fairlie dont il était l'employeur principal se développa autour du chantier et devint connu dans le monde du yachting. C'est au cours de la moitié du XIX ème siècle que les commandes de voiliers affluèrent de tout le Royaume Uni. Les voiliers dessinés par W.Fife II proches de la perfection régateront pendant plus de quarante ans aux avant-postes soulignant la qualité des dessins des carènes mais aussi de leur construction.

            Après le lancement de Latona en 1875 la suprématie des plan Fife est contestée par les dessins d'une nouvelle génération d'architectes en particulier G.L.Watson formés sur le terrain dans les autres grands chantiers de la Clyde. Une approche plus scientifique du dessin des carènes venait remettre en cause le vieil adage :"Si un bateau est beau il est rapide". Le chantier en 1871 avait engagé une nouvelle recrue de 14 ans qui n'est autre que William Fife junior bientôt dénommé William Fife III. Après un apprentissage de 5 ans dans le chantier de son père (et grand-père) il rejoint le chantier J.Fullerton toujours sur l'estuaire de la Clyde. Quelque temps plus tard il prend la direction du chantier du marquis d'Ailsa à Culzean, mais quand celui-ci est tranféré à Troon toujours dans la Clyde mais beaucoup plus au sud, W.Fife III rentre au bercail.  En 1884 W.Fife III avait dessiné et construit lors de son séjour à Culzean  un "couloir lesté" de 20 tonneaux. Ce voilier remporta 17 régates et une seconde place sur 21 auxquelles il participa en Angleterre. Le voilier renouvela ses performances aux Etats-Unis lui assurant ainsi une forte renommée bien au-delà de la Clyde. En 1889 il dessina les plans de Dragon un 20 linear rater (jauge remplacée en 1907 par la Jauge Internationale). Grâce à ce bateau W.Fife III trouve sa signature. Désormais tous les bateaux qu'il construira ou dessinera porteront à l'étrave un dragon d'or. En 1907 avec la Jauge Internationale Fife dessina et construisit des yachts jusqu'à la Grande Classe celle des 23 mètres. Dans les années d'avant la Première Guerre mondiale W.Fife III signa quelques-uns de ses meilleurs voiliers : Ierne, Hispania, Alachie, Shamrock, White Heather, The Lady Anne ou encore Maudrey. 

            En 1926 à près de 70 ans Fife III créa Hallow'en une version croisière d'un 15 mètres. Immense succès qui déboucha sur une série de voiliers hauturiers tel Solway Maid toujours inspiré par la jauge métrique, et qui font partie des derniers plans de Fife. L'intérêt pour une nouvelle forme de course, la course océanique, amena Fife à créer un nouveau type de voilier le course-croisière voilier à mi-chemin entre les classes métriques et les voiliers de croisière familiale. Le résultat fut Latifa (un de ses plans préféré) et une nouvelle génération de voilier et cela à l'âge de 78 ans. Fife III n'avait pas de descendance et son neveu Robert Balderson qui l'avait rejoint en 1923 prit sa retraite à la mort de son oncle en 1944. Au milieu des année 1960 le chantier disparut. A Fairlie,  là où fut construit par trois générations de Fife les bateaux parmi les plus beaux et les plus rapides du monde, il ne reste plus que les traces d'une cale de halage qui se laisse deviner à marée basse, derniers vestiges de ce glorieux chantier remplacé sur la berge par des immeubles impersonnels.

            Naviguer dans la Clyde c'est avoir une pensée pour cette dynastie d'architecte naval. A Fairlie il y a des bouées de mouillage et aussi une grande jetée doublée d'un ponton sur lequel il est possible  de s'amarrer.

Latifa

Plan de Pen Duick

Altaïr

Dragon

Hallow'en

Vanity V

Moonbean

Marquita

Photos BEKEN of COWES

Altaïr

Shamrock I en compagnie de White Heater

5 août : La ligne de chemin de fer longe la vallée de la Clyde jusqu'à Glasgow. On aperçoit depuis le train un chenal dragué qui serpente entre les bancs de vase et de sable qui  le chenal. Le fleuve a bénéficié d'un draguage en 1812 les grands voiliers purent alors rejoindre le centre de Glasgow au détriment des villes de Gourock et Greenock à l'entrée de la Clyde qui rapidement s'appauvrir car elles ne perçurent plus les droit correspondant aux marchandises qui étaient débarquées dans leurs ports.

Glasgow est la ville la plus grande et  la plus peuplée d'Ecosse. Le site sur lequel s'est développé la ville est occupé depuis la préhistoire. Deuxième plus grand évéché au cours du Moyen Age, la ville pris de l'importance sous le règne du roi David 1er d'Ecosse (1124-1153). Fondation de l'université de Glasgow en 1451. Au XVIII è siècle la ville compte 12000 habitants, en 1707 grâce à l'acte d'union l'Ecosse entre dans une ére de prospérité Glasgow bénéficie du vaste marché de l'Empire britannique plus particulièrement le commerce du tabac du coton et du sucre. A la fin du XVIII siècle plus de la moitié du commerce du tabac britannique s'effectue à Glasgow. De plus la présence de fer et de houille permet une production sidérurgique et de construction naval auquel s'ajoute une production importante de produits textiles. En 1821 la population dépasse celle d'Edinbourg la ville depuis toujours la rivale. En 1870 plus de la moitié du tonnage des ports de Grande Bretagne transite par Glasgow et plus du quart de la production des locomotives mondiale y est produite.

C'est au XIX ème siècle que ce construits les grands immeubles typiques qui se dressent encore majestueusement au coeur de la ville d'aujourd'hui et qu'elle adopte son plan de distribution actuel.

La ville souffre de la grande Dépression de la fin des années 1920, connait un renouveau économique au cours de la seconde guerre mondiale et d'un boom dans les années suivantes. Mais dans les années 60 débute une longue période de déclin lièée à une désinstrualisation conséquence d'un manque criant d'investissement et d'innovation face à la concurence allemande et japonaise. Il s'ensuit une fuite démographique importante.

Heureusement à la fin des années 80 l 'économie est diversifiée et redynamiser, même si tout est loin d'être parfait, le tout associé à un renouveau culturel important.

Aujourd'hui Glasgow fait partie du top 10 des destinations touristiques et est parmi les 50 villes les plus sûr du monde.

A voir à Glasgow :

Kelvingrove Art Gallery and Museum : sité sur les bords de la rivière Kelvin (qui a donné son nom au Zéro absolu le degré Kelvin) le musée est installé dans un bâtiment  à l'architecture surprenante. Plus de 8000 objets sont exposés dans 22 salles. Le musée Saint-Mungo de vie et d'art religieux. Le musée des transports. Le Provand's Lordship installé dans la plus vieille maison de Glasgowconstruite en 1471, c'était alors une partie de l'hôpital construit par l'évêque de Glasgow de l'époque Andrew Muirhead

Les parcs, il y en a 90 disséminés dans toute la ville  dont le fameux Kelvingrove Park  un parc de 34 hectares situé au nord de la Clyde. Necropolis l'unique représentation du Glasgow victorien, conçue alors que Glasgow était la deuxième ville de l'empire. Elle reflète les sentiments de confiance, de richesse et de sécurité de ce temps-là. Il s'agit d'un des plus remarquablescimetières d'Europe et est une véritable attraction touristique en Écosse.

6 août : De nouveau le train mais pour Edimbourg cette fois-ci. 40 minutes pour arriver à Glasgow Gare Centrale, de là se rendre à la gare Glasgow Queen Street (en travaux lors de notre passage) distante de seulement 300 m. 1h10 en moyenne de trajet pour arriver à la gare d'Edimbourg-Waverley en plein centre-ville. Une foule importante et active se presse dans la gare avec de très nombreux touristes venant visiblement de divers horizons. Un peu plus tard nous retrouverons partout cette foule cosmopolite. Incroyable le nombre de touristes qui arpentent les rues de la ville .Cela fait trente ans que nous ne sommes pas venus à Edimbourg et bien le tourisme a littéralement explosé; il est vrai que nous sommes au mois d'août mais quand même. Si Glasgow est la capitale industrielle de l'Ecosse, Edimbourg en est la capitale culturelle indéniablement. Plus petite que Glasgow, construite sur plusieurs collines d'origines volcaniques, ouverte et noyée dans la verdure, la ville se visite facilement à pied avec des points de vues variés du haut des collines.

            Très prospère avec un faible taux de chômage, deuxième place financière du Royaume-Uni et cinquième place mondiale en capitalisation boursière pour la Royal Bank of Scotland fondée en 1747 dont le siège est toujours demeuré à Edimbourg, la ville voit sa population croître rapidement par l'arrivée importante de nombreux immigrants en provenance de l'ensemble du Royaume-Uni. De ce fait cela exerce une forte pression sur la couronne verte et plus particulièrement à l'ouest de la ville où le développement de logements d'habitation et aussi de bureaux et entreprises est intense. Le tourisme reste l'une des principales ressources de la ville.

            En 1128 le roi David 1er fit ériger l'abbaye de Holy Rood. Jouxtant l'abbaye il y avait une maison d'hôtes, Jacques IV qui tenait à faire d'Edimbourg la capitale de son royaume transforma cette maison en château, Holyroodhouse, en y ajoutant la tour nord-ouest qui existe toujours. Les bâtiments furent pillés pendant la réforme et brûlés lorsque les troupes de Cromwell y logèrent. Charle 1er y fut couronné en 1633. L'architecte royal William Bruce, sous le règne de Charles II, conçu de nouveaux plans en particulier fit construire une seconde tour à l'identique de celle du 16ème siècle pour aboutir à une façade à la symétrie parfaite. Marie Stuart habitat à Holyroodhouse pendant 6 ans puis plusieurs souverains ou princes y passèrent dont le fameux Bonnie Prince Charlie qui y installa son quartier général avant sa dernière défaite à Culloden. Depuis le règne de Victoria le château est redevenu une résidence royale.

            La visite du château au mois d'août est difficile et nous avons renoncé devant la queue et l'importance du public déjà à l'intérieur, tout comme nous avons renoncé à pénétrer dans le Castle devant l'imposante foule bigarrée et cosmopolite. Nous resterons sur nos souvenirs d'il y a quelques années mais nous reviendrons hors période d'affluence.

            Capitale de l'Ecosse depuis 1532, cette ville magnifique, fière de son riche passé, abrite à nouveau le siège du Parlement écossais depuis 1999. Celui-ci avait été aboli par l'entrée en vigueur de l'Acte d'union en 1707.

            Le fameux et célèbre château qui domine majestueusement la ville et la vie écossaise depuis neuf siècles, construit sur un rocher escarpé (Castle Rock) et dont les fondations datent du VII ème siècle, a été modifié à plusieurs reprises au cours du temps et des aléas guerriers durant une longue période de troubles qui opposa Anglais et Ecossais dans nombreuses luttes de successions pour le trône. C'est le site du National War Memorial, monument d'Ecosse le plus visité.

            La ville doit probablement son nom au roi Edwin de Northumbrie (Edwinesburgh : la forteresse d'Edwin) (VIIè siècle).  

  

Que voir à Edimbourg :


The Castle of course (et le célébrissime Military Tattoo manifestation sur l'esplanade du château) et de là descendre vers l'Abbaye et le Palais de Holyroodhousse, en empruntant le Royal Mile une succession de 4 rues au coeur de la ville médiévale (enfin ce qu'il en reste).

Saint Gilles's Cathedral.

Charlotte Square la plus belle place de la nouvelle ville.

National Gallery of Scotland : art européen et écossais de la Renaissance au XIX ème siècle. Gratuit et de très belles collection (Poussin, Franz Hals,Rembrant,Van DyckGainsborough,TiepoloTurner et bien d'autres).

Museum of Scotland : une histoire de l'Ecosse des origines aux temps modernes