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San Marco, le coeur de Venise, un ensemble architectural unique au monde qui a su traverser les siècles malgré les déprédations subies au fil du temps. Le plus grand danger actuel est la montée des eaux qui pourrait submerger la ville, ce phénomène est lié certe au réchauffement climatique, à l'affaissement de la ville résultant de la combinaison d'un compactage du sol, de déplacement de plaques tectoniques et d'extraction d'eau douce sous la ville mais aussi aux rejets toxiques des industries du plus grand complexe industriel d'Italie installé à Mestre située à l'entrée de la lagune de Venise. A tous ces inconvénients il convient de rajouter les dégâts provoqués par le brassage de l'eau et des sédiments par les hélices des grands navires à passagers (enfin interdit de naviguer et d'accoster en août 2021), ainsi que les vagues d'étrave de tous les bateaux indispensables au fonctionnement de la ville (bateaux bus, taxis, ambulances, police, transports divers). Pour limiter les épisodes d'inondations des grandes marées, de plus en plus nombreux, un spectaculaire ouvrage baptisé "Moïse" a été érigé, un barrage mobile constitué de 78 caissons et destiné à isoler la lagune lorsque c'est nécessaire et il est capable de repousser des vagues de plus de trois mètres. Mis en service en octobre 2020 il ne fait pourtant pas l'unanimité. Experts indépendants, écologistes craignent que ce barrage mobile soit une menace à venir pour l'équilibre de l'écosystème lagunaire. Rien n'est donc réglé pour espérer sauver Venise de l'engloutissement.

 Le Palais des Doges, somptueux bâtiment, chef d'oeuvre du gothique vénitien, fut fondé au IX ème siècle. Ce fut d'abord un château fortifié, entouré de hauts murs et de quatre tours. Au cours des siècles il subit de nombreuses transformations liées en partie à de nombreux incendies, il fut totalement reconstruit à la fin du XIII ème siècle pour aujourd'hui nous offrir son élégance gothique et ses dentelles de pierre, la finesse de ses décors. Ici, pendant près de sept siècles, fut le siège du gouvernement de la république de Venise.


            Les décors, tant des appartements, des salles institutionnelles, sont remarquables, de nombreux peintres tels Bellini, Véronèse, le Titien, le Tintoret, Bassano. La Sala del Maggior Consiglio (salle du Grand Conseil), la plus grande salle du palais, dans laquelle plus de 1000 personnes votaient pour décider du destin de la Serenissime, offre sur un de ses murs, la plus grande peinture à l'huile sur toile au monde « Le Paradis » peinte par le Tintoret.


            Le pont le plus connu de Venise, le "pont des soupirs", construit en 1602, reliait les locaux du tribunal du Palais des Doges aux prisons froides et humides. "Soupirs" fut rajouté au XIXème siècle, sous l'influence du romantisme.

La basilique Saint-Marc, probablement le joyau de la ville. Un bâtiment de bois érigé au IX ème siècle, pour abriter les reliques de saint Marc ramenées en 828 d'Egypte par deux marchands vénitiens, fut détruit par un incendie au XI ème siècle. Débuta alors la construction de la basilique, il  fallut près de huit siècles pour qu'aujourd'hui  nous puissions contempler cette merveille architecturale. La pandémie de la covid 19 nous a permis de visiter cet édifice (et les autres) loin de la foule touristique habituelle et de pouvoir nous attarder à l'intérieur de la basilique et d'admirer les innombrales chefs-d'oeuvre comme les mosaïques, les quatre "chevaux voyageurs" et surtout le retable d'or (la pala de oro) une pièce d'orfèvrerie exceptionnelle réalisée à partir de 976 par des artistes byzantins, ce retable est constitué de plaques d'or ornementées de 2000 pierres précieuses (améthystes, rubis, émeraudes, saphirs, perles etc...).

Du haut des 99 mètres du campanile érigé pour la première fois en 888, reconstruit à l'identique après son effondrement inopiné en 1902, la vue sur la lagune, les îles et les toits aux  "fumaioli" (cheminée au haut évasé conçu pour retenir les escarbilles et ainsi éviter la survenue d'incendies), est imprenable. C'est de cette tour que Galilée présenta son téléscope le 21 août 1609.

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L'île de San Michele est depuis 1837 le cimetière des vénitiens, auparavant les dépouilles étaient enterrées dans les parvis ou à l'intérieur des églises. L'île est entourée d'un long mur d'enceinte dans lequel se logent des chapelles et derrière lequel s'élèvent de hauts cyprès majestueux. Au XIIIème siècle, ce refuge et mouillage pour bateaux, vit la construction d'un monastère et plus tard au XVème, San Michele fut transformé en prison avant de devenir au XIXème siècle un lieu de sépulture. C'est l'un des rares cimetières de la planète que les morts rejoignent en bateau. Autrefois en gondoles glissant silencieusement sur la lagune dans un long moment de recueillement, aujourd'hui par des corbillards à moteur.

San Michele

San Michele

Murano ou l'île des verreries.


            Les risques d'incendie liés à cette activité étaient bien trop importants pour continuer à être pratiquée dans Venise, aussi est-elle transférée au XIIIème sur l'île de Murano à quelques encâblures de Venise. Une autre raison à ce démanagement était qu'il fallait préserver, garder jalousement, les secrets de cette industrie. Les maîtres-verriers de Murano étaient les seuls à maîtriser les techniques indispensables pour obtenir des miroirs lisses et purs que le roi Louis XIV admirait tant, aussi Colbert envoya t-il des espions qui en revinrent avec assez d'informations et de connaissances pour qu'il décide, en 1665, de fonder la Manufacture Royale des glaces, ancêtre de l'actuel Saint Gobain.


            Lors de la visite des manufactures, il est possible d'admirer le travail des artisans-verriers dans les ateliers. Le musée del Vetro, beau palais du XVIIème siècle est fort bien agencé, lumineux il permet d'admirer les splendides collections  qu'il détient. La narration chronologique de l'histoire du verre et de l'évolution des styles et tout aussi intéressante.


            La basilique de Santi Maria e Donato est remarquable. Construite au XIIème siècle sur un soubassement du VIIème siècle, c'est un chef-d'œuvre de l'art vénéto-byzantin. Elle se caractérise entre autre par un superbe chevet, la mosaïque de son abside en cul-de-four représentant la Vierge Orante, un pavement en mosaïques polychromes datant du XIIème siècle.

 Burano, à quarante minutes en vaporetto de Venise, célèbre pour son travail de la dentelle à l'aiguille, qui a malheureusement aujourd'hui quasi disparu à l'exception de la maison Emilia, car cet art onéreux est devenu un luxe inabordable. Colbert là encore, fit venir en Normandie des dentelières vénitiennes pour partager leurs techniques, et ainsi naquit le point d'Alençon. Le musée de la dentelle vous apprend tout ce qu'il faut connaître du travail de la dentelle avec de somptueuses pièces exposées : robes de baptême, nappes et napperons, collerettes, encolûres etc...


            Burano est  devenu très touristique, il n'est que de voir sa rue principale. Burano a malgré tout un certain charme lié à la présence de maisons aux multiples coloris. En empruntant un pont, on peut parcourir Mazzorbo, un îlot de verdure d'une tranquilité absolue.

Le Grand Canal : 4 km de long et 50 mètres de large, bordé de splendides demeures, 50 palais, 6 églises. Le plus simple est  de prendre le vaporetto, et se laisser porter par le spectable.

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