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L'art de l'azulejo

Le nom Azulejos  vient de l'arabe az-zulaydj  "petite pierre émaillée, polie" et non du portugais "azul" qui veut dire bleu. Leur introduction au Portugal se fera par les Maures de Grenade au décours du XVème siècle.

Ces petits carreaux sont des faïences émaillées découpés et peints et non des petits morceaux de marbre polis comme dans les mosaïques gréco-romaines qu'ils imitent mais pour un coût moindre ce qui n'enlève rien à leur beauté et élégance.

            Que sont les azulejos portugais? : De petits carreaux de faïence qui font partie intégrante du patrimoine portugais. Ils ornent aussi bien les murs que les façades, les sols que les plafonds. Les décors et les représentations sont aussi bien religieuses que profanes, voire de simples dessins géométriques habillants les bâtiments. Mais d'où viennent-ils?

Petite histoire et origine des azulejos


Si les azulejos furent importés dans la péninsule ibérique au XII ème siècle pour les décor des palais et mosquées ils ne font leur apparition au Portugal qu'au milieu du XVème siècle.

Le roi Manuel invité à la cour d'Espagne en 1498 découvre les murs d'azulejos dans les palais de Saragosse et Séville. Dès 1503 en son château de Sintra (à proximité de Lisbonne) il demande que quelques parois en soient recouvertes.

Les premiers azulejos sont importés d'Andalousie, plus précisément de Séville. Ce sont d'épais carreaux aux motifs essentiellment géométriques et végétals dont les couleurs vert émeraude, bleu de Fez et noir dominent.  Mais bientôt les premiers ateliers de production d'azulejos apparraîssent  et assurent rapidement une production suffisante pour assurer l'autonomie du pays. L'azulejeria devient alors un art national à part entière.

Si les premiers motifs étaient essentiellement géométriques, sous l'influence majolique et de la renaissance italienne naît, sous les doigts des artistes, un nouveau répertoire décoratif : scènes mythologiques, religieuses, fantastiques mais aussi des scènes de la vie quotidienne le tout peint dans de subtiles polychromies de jaune et de bleu cobalt. L'apport de céramistes flamands est non négligeable; ces céramistes apportent la technique de la glaçure à base d'étain blanc qui après cuisson apporte cet aspect lisse et brillant caractéristique et assure aux carreaux leur pérénnité.


  

  Au 17 ème siècle apparaît l’Azulejo Fino, bleu cobalt et blanc. C'est lui que l'on considère comme étant l’azulejo typique du Portugal. En réalité il est très influencé par la porcelaine chinoise dont il tient ses couleurs et son invention et là aussi attribuée à des céramistes flamands dans les ateliers de Delf en Hollande.

Déclin et renouveau

Le séisme de 1755 détruit la plus grande partie de Lisbonne (85 %, les quartiers Belém et Alfama furent relativement épargnés),  et l'Algarve en particulier elle aussi est fortement touchée. La reconstruction de Lisbonne et du pays suscite une forte demande en matériaux de reconstruction et donc d'azulejos. Les fabriques  produisent alors dans l'urgence des carreaux aux motifs simplifiés, au style Art Nouveau, modernes et polychromes. Plus accessibles ils recouvrent les façades d'immeubles mais aussi les intérieurs des maisons et des cafés. La coutume voulait que pour protéger le foyer un azulejos à l'effigie d'un saint soit apposé sur la façade d'entrée.

Au cours des guerres napoléoniennes l'intérêt pour les azulejos décroît. Au décours des années 1840 les émigrants de retour du Brésil s'entichent des azulejos et les remettent à la mode. La production s'industrialise de plus en plus et les azulejos aux simples motifs géométriques envahissent les façades d'immeubles et des maisons. Les édifices publics et les résidences bourgeoises font appel à des artistes renommés pour élaborer des dessins originaux et uniques.

L'azuleria depuis le XXème est un art vivant, les artistes contemporains continuent de travailler sur les azulejos en conciliant peinture et sculpture, ils s'invitent dans le design, les bijoux, le "street-art".

 

Le XVIII ème siècle ou l'âge d'or de l'azulejo

Des panneaux monumentaux dont les motifs reflètent le goût du temps tapissent l'intérieur des palais, des églises et autres cathédrales où les tons froids et bleutés le disputent aux ors des retables. Ce baroque exacerbé s'exprime aussi dans les bordures dont les entrelacs envahissent les compositions.

Cette période féconde est marquée par de talentueux azulejistas comme Policarpo de Oliveira Bernardes ou Bartlomeu Antunes grâce auquel la polychromie connaît un regain d'intérêt à compter de 1736

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