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Chili 2018
Chili nature
Chili nature p4

CHILI

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6 décembre : Punta Arenas est la plus grande ville de la Patagonie chilienne avec ses 130 000 habitants. Fondée officiellement en décembre 1858. Autrefois, avant que ne soit percé le Canal de Panama, Punta Arenas était un port franc où relachaient les grands voiliers pour se préparer au passage de l'Océan Atlantique vers l'Océan Pacifique en affrontant le Cap Horn et ses tempêtes légendaires. L'activité maritime de nos jours est toujours importante et le port est une porte vers les destinations de l'Antarctique. La ville est construite sur le principe d'une grille, les rues se succèdent à angles droits. Elle n'a pas beaucoup d'attrait en dehors de la place centrale.

            Le temps de trouver un logement, de louer une voiture et nous voilà à regarder les cartes pour nous rendre le lendemain sur l'île de la Terre de Feu  au sud de laquelle se trouve Ushuaïa la ville la plus australe du monde. Les Chiliens moqueurs ne manqueront pas de vous signaler que la ville la plus australe est chilienne : Puerto William dans le canal de Beagle.

6 décembre : En route pour la Terre de Feu une île grande comme l'Irlande quasi désertique à part les moutons qui paissent librement sur de grandes étendues de steppe. C'est un tout autre paysage que celui des hauts sommets enneigés de la cordillère des Andes, une steppe à l'infini qui court vers l'horizon balayée continuellement par le vent. La nature est encore sauvage,  assez bien préservée malgré l'élevage intensif des moutons.

            Pour rejoindre la Terre de Feu un ferry nous fait franchir un bras de mer : le détroit de Magellan. Le vent est déchaîné, les vagues viennent frapper violemment la muraille du ferry et arrosent tout le bateau d'embruns froids. Difficile de rester accoudé au bastinguage dans ces conditions venteuses et frigorifiantes. Heureusement la traversée est de courte durée.

            Nous débarquons sur la Terre de Feu en fait sur Isla Grande la plus grande des îles de l'archipel de la Terre de Feu (nom donné par le navigateur portugais Magellan qui fut le premier européen à croiser dans ces eaux en novembre 1520, car les améridiens qui y vivaient allumaient de nombreux feux), divisé en deux parties inégales les 2/3 sous souveraineté chilienne le 1/3 restant sur le versant atlantique est argentin.

            La plupart des îles de l'archipel formées de roches de couleur noire sont arides et sauvages. Les sommets dans l'ouest de la partie chilienne ont une altitude qui varient de 1000 à 2000 m, les plus élevés sont recouverts de neiges éternelles. Leurs pentes sont recouvertes de forêts ou de glaciers qui descendent jusqu'à la mer. Le nord de l'île est constitué de terrains bas et tourbeux. Sur la partie septentrionale s'étendent de grandes plaines rappelant la pampa. Les plaines occupent la majeure partie de la zone centrale, se resserrent entre d'onduleuses sierras boisées et sont parcourues de rivières impétueuses.

            C'est le pays du mouton mais aussi du guanaco, du manchot royal, du castor, de la ouette de Magellan, du Nandu, de l'huitrier de Garnot (voire les pages nature du chili) et de bien d'autres animaux.

            



 

A la descente du ferry la route goudronnée s'interrompt rapidement pour laisser place à une piste d'assez bonne qualité. Nous roulons admirant le paysage la faune et la flore. La voiture bousculée par les rafales d'un vent puissant et continu. S'arrêter pour photographier les animaux que nous croisons est difficile, le vent est si violent qu'il est parfois difficile d'ouvrir la portière ou de se tenir immobile une fois sorti du véhicule. Petit à petit la température baisse, le ciel devient gris sombre et bientôt les premiers flocons de neige descendent des nuages virevoltant dans tous les sens puis tombent de plus en plus drus avant que le paysage ne se recouvre de neige. L'hébergement que nous allons trouver est à Rusfin un simple lieu-dit où est installée une scierie imposante et attenante à cette usine un motel offre quelques chambres d'un grand confort aux visiteurs de passage. Pour dîner le seul restaurant est la cantine de la scierie, nous y partagerons un repas frugal avec les ouvriers de l'entreprise. La neige va cesser de tomber et sur les conseils de notre hôtesse nous irons rendre visite à une colonie de castors à la tombée de la nuit qui a élue domicile à moins de 1 km de l'hôtel.

7 décembre : Nous quittons notre hôtel très confortable et douillet pour continuer la piste. Après quelques heures de voiture à travers un paysage de pampa toujours aussi ventée, un poste frontière se dessine à l'horizon : quelques bâtiments perdus dans la,vaste plaine. Après une certaine insistance de notre part la porte s'ouvre et deux douaniers souriants nous souhaitent le bonjour. Ils sont, semble-t-il, déroutés sur les formalités à entreprendre, visiblement très très peu d'étrangers européens doivent passer la frontière à cet endroit pour se rendre du Chili en Argentine. Le chef est appelé à la rescousse. Plusieurs minutes d'attente avant de voir arriver le chef, visage fermé, regard dissimulé derrière des lunettes de soleil, visiblement pas content d'avoir été dérangé. Après un petit jeu de questions- réponses, le chef se détend un peu, les divers documents sont signés et la barrière s'ouvre devant nous. Quelques kilomètres plus loin voilà le poste frontière argentin, le personnel est plus décontracté. Ouf!

            La route est encore longue jusqu'à Ushuaia, aussi nous nous arrêtons à Tolhuin, une petite ville où il n'y a rien à voir. Située en bordure d'un lac (le lac Fagnano), entourée de monts enneigés, le paysage a changé, les grandes plaines sont remplacées progressivement par les sommets enneigés de la Cordillère des Andes. Cette petite cité calme est très touristique. Le soir nous irons faire le tour du lac et pourrons ainsi apprécier la richesse de la faune locale en particulier les oiseaux sur le lac.

8 et 9 décembre : Ushuaia la ville mythique du grand sud, le point de départ des charters voiliers pour l'Antarctique. Surnommée par les Argentins "El fin del mundo" (le bout du monde). La ville est devenue si touristique que les prix sont en conséquence. Nous avons loué un chalet un peu en dehors de la ville dans un espace boisé et isolé très agréable pour 2 jours. Autant le paysage est magnifique autant la ville tournée vers le tourisme n'a pas d'intérêt majeur.

            Malgré tout le musée maritime est à voir. Installé dans l'ancien bagne fermé en 1947, en particulier les salles consacrées aux premiers habitants les Yàmana.

            Il y a aussi El tren del fin del mundo qui est la réplique exacte du train qui transportait les bagnards vers les lieux de coupes du bois dans la forêt avoisinante. La locomotive est une vraie machine à vapeur, elle crache de magnifiques volutes de fumée noire bien épaisse. Le trajet dure environ 3/4 d'heure à une vitesse d'escargot dans la forêt primaire.

            Le parc national Tierra del Fuego un lieu pur et d'une tranquilité remarquable. L'endroit est miraculeusement conservé et protégé de toute activité humaine.

            De nombreuses agences proposent des virées sur le Canal de Beagle mais les tarifs sont prohibitifs.

10 décembre : Début de la remontée vers le nord sur une route qui serpente dans la pampa. Passage de la frontière à San Sebastian. Nous quittons l'île de la Terre de Feu en retraversant le Détroit de Magellan. Arrivée à Punta Delgada un tout petit bourg perdu aux confins de la pampa. Quelques maisons un petit hôtel charmant avec comme chambres des Agleco aménagés. Le restaurant de l'hôtel propose un repas à choix unique et un bon petit déjeuner. Ce petit restaurant ne doit pas voir souvent des étrangers. La clientèle locale habituelle semble étonnée de voir quelques  "estranjeros" atablés dans la salle de leur restaurant.

            Après une bonne nuit de sommeil bercé par le bruit du vent qui souffle en rafales toute la nuit nous grimpons dans la voiture et longeons le détroit de Magellan sur une piste relativement carrossable jusqu'à la pointe Dungenes entrée du détroit sur la facade atlantique. A la pointe un phare érigé en 1892 assure la sécurité des bateaux et des marins qui empruntent le détroit pour atterrir et passer dans l'Océan Pacifique et ainsi éviter le Cap Horn et ses tempêtes légendaires. Le gardien du phare nous aperçoit et nous propose spontanément de visiter  la bâtisse ainsi qu'un petit musée aménagé à la base de la tour. Les phares au Chili sont sous la direction de l'Armada Chilienne et les gardiens sont des militaires. Du sommet de la lanterne l'entrée du détroit se déploie sous nos yeux. 15 neuds de vent, une mer plate, une excellente visibilité sur tout l'horizon. C'est l'été.

            En soirée retour à notre agelco sous un soleil radieux et un vent toujours tonique.

12 et 13 décembre : Retour à Punta Arenas après un détour par Fort Bulnes sur une route qui traverse une belle vallée de collines basses. Fort Bulnes fondée en 1843 est abandonné 5 ans plus tard en raison du climat et du terrain non favorables à la construction d'une ville. Les occupant remonte plus au nord et fondent l'actuel Punta Arenas. Le fort est abandonné au profit de l'actuelle Punta Arenas. Reconstruit entre 1941 et 1943 le fort est déclaré monument national en 1968. De nos jours à côté du fort quelques masures de pauvres pêcheurs côtoient des bateaux de pêche pour la plupart ensablés sur les rives d'un  bras de mer qui sert de port.

Un peu plus loin sur la route vers la Punta San Juan nous croisons la tombe du Commandant du Beagle, le commandant du navire sur lequel voyageait Charles Darwin.

14,15 et 16 décembre : Vol de Punta Arenas  à Santiago. A Santiago séjour chez la cousine qui y travaille depuis de très nombreuses années. Santiago ville moderne excessivement polluée, le poumon du pays, centre administratif, politique, commercial, industriel et culturel du pays. Un tiers de la population y réside.

La plaza de Armas, tracée en 1541 par Pedro de Vladivia, est toujours le centre de la ville, toujours animée, bordée de joyaux de l'architecture coloniale. A voir le palais de la Monedan célèbre depuis le coup d'état de 1973 (restauré depuis), La cathedral Metropolitana, le Musée la Merced, le museo colonial, le Palacio de Bellas Artes. Aller visiter le très beau Muséo de Arte Precolombino. Grimper et bagnauder dans le célèbre parc Cerro santa Lucia amménagé sur la colline Santa Lucia au XIX ème siécle qui domine la ville.  Pour le reste Santiago est une ville moderne avec tous les inconvénients qui y sont associés.  Déambuler dans les rues populeuses reste malgré tout agréable.

  

17 décembre : Le dernier épisode du séjour est un retour sur les terres les plus arides de la planète : les 100 000 km² du désert d'Atacama. Le souvenir que nous en gardons est impérissable. Une steppe rocheuse dont l'horizon est la seule limite, une terre craquelée par une chaleur torride de tous les jours, de hautes plaines entourées de sommets enneigés, de lagunes aux couleurs minérales. Les salars, recouverts de flamands roses, exsudent du sel sous divers aspects : concrétion, flaques cristallines. On est frappé par le silence qui règne sur ces hauts plateaux. Les nuits y sont claires et tranparentes, idéal pour scruter la magnificience de la voûte céleste (ce n'est pas un hasard si nombre de téléscopes ont été construits ici).

            Avant d'arriver à San Pedro de Atacama depuis Santiago il y a un bout de route (plus de 800 km). Une escale intermédiaire s'impose, le choix se portera sur la petite ville de Caldera, bourgade paisible, petit port de pêche et minier, ses plages (Bahia Inglesa à 6 km au sud) parmi les plus belles de la côte nord. Pour y arriver depuis Santiago c'est voyager entre la cordillère des Andes qui ici atteint ses plus hautes altitudes, avec en particulier le célèbre Ojos del Salado volcan qui culmine à 6893 m et une côte sauvage, déserte aux plages infinies. Et bien sûr les parcs nationaux dont la visite est presque indispensable : Le Nevado Tres Cruces de la cordillère des Andes, Le Pan Azucar sur la côte et le Llanos de Challe.

            C'est dans cette région que fut construit la première de ligne de chemin de fer du Chili. Actuellement l'activité principale de la région est minière avec l'exploitation du cuivre, du fer et un peu d'or avec tous les problèmes de pollution majeurs liés à ce type d'industrie.

            La ligne de chemin de fer est parcourue par d'immenses convois de tranports de marchandises en particulier minier.

18 décembre : Arrivée en fin d'après-midi à San Pedro de Atacama après avoir roulé au milieu d'un paysage désertique et magnifique, l'arrivée sur San Pedro en longeant la Vallée de la Luna est absolument superbe. Notre dernier passage remonte à bientôt 10 ans.

Perché à 2440 m de hauteur, au centre d'un des rares oasis du désert d'Atacama, San Pedro petit village aux maisons en adobe, aux ruelles en terre, sa place ombragée et son église, est toujours aussi pitorresque mais, car il y un mais, le développement incessant du tourisme est en train de tuer ce magnifique endroit. En dix ans les maisons du centre ont été transformées en restaurants, bars, boutiques à souvenirs, hôtels. Et que dire du nombre d'agences de voyages qui a littéralement explosé et qui proposent toutes les mêmes destinations. Le premier soir, la foule est si importante si compacte, qu'il paraît difficile de croire que l'on est dans un petite village censé être perdu au milieu du désert le plus aride du monde.


            Nous repartirons le samedi 23 décembre et allons rayonner tout autour de San Pedro, comme nous avons notre propre véhicule nous organisons nous-mêmes nos propres circuits. Heureusement. Par exemple nous sommes retournés à la Laguna Chaxa le matin de bonne heure, un lieu splendide qui fait parti des sept secteurs de la Reserva nacional de los flamencos (ici il y a 3 des 4 espèces que l'on peut croiser au Chili), un paysage grandiose de concrétions salines d'une blancheur éblouissante et bien 3 cars de touristes sont arrivés, ont vomi leurs cargaisons et pendant que tout ce petit monde parcourait à grande vitesse le petit chemin qui forme une boucle de 800 m, les gentils organisateurs disposaient tables et petits déjeuners sur le parking et le café n'avait pas le temps de refroidir avant que les premiers"touristes" viennent s'agripper aux tasses à café. Une grosse 1/2 heure voire 3/4 heure plus tard tout ce beau monde s'était envolé vers de nouvelles destinations . Terrible comme image du tourisme de masse.


            

23 décembre : De grands regrets à devoir quitter ces magnifiques paysages et la faune non moins surprenante qui occupe cet espace.Il faut retourner à Santiago. Sur la route du retour escale d'une nuit à Antofogasta ville de 350 000 habitants qui n'a pas beaucoup d'intérêt touristique. Puis une nuit à Bahia Inglesias pour le réveillon de Noël. Suivront deux journées passées à La Serena petite ville agréable aux maisons coloniales colorées. C'est une station balnéaire réputées très fréquentée grâce à son bord de mer aménagé et qui fait concurrence à la célèbre Vina del Mar. C'est une ville commerçante et prospère. De La Serena il faut absolument aller flâner dans la vallée de l'Elqui et se rendre à Vicuna. Dans cette vallée ensoleillée se cultive la vigne qui produit le fameux pisco et nombre d'arbres fruitiers. Vicuna petite bourgade viticole dont la plus grande fierté est d'avoir donné naissance à Gabriela Mistral prix nobel de littérature; ne pas manquer de visiter le musée qui lui est consacré.

  

28, 29, 30 décembre : Deux dernières nuits à Santiago et c'est le retour à la maison.

Ce qu'il y a voir :

            - le Salar de Atacama le salar le plus étendu du Chili : une saline de 320 000 ha à cent km au Sud de San Pedro, c'est aussi, hélas, un des plus grand gisement de lithium de la planète. Ce paysage s'admire plus facilement à la Laguna Chaxa qui en fait partie.

            - La Vallée de la Luna, l'impression d'avoir débarqué sur la lune (ou mars).

            - La Vallée de la Muerte : un aspect qui rappelle la planète mars.

            - Pukara de Quitor : ruines d'une forteresse du XII ème siécle, construite en terrasse par les Atacamènes,  domine l'oasis de San Pedro.

            - L'Aldea de Tulor : vestiges des habitations les plus anciennes de la région, conservés en partie grâce à son enfouissement dans les sables.

            -La Laguna Tebenquiche : lagune recouverte en grande partie d'une épaisse croûte de sel qui est un véritable miroir dans laquelle se reflète le ciel et les nuages en mouvement, encombrée de flamants qui s'agglutinent et se mirent en masse sur la surface.

            - Toconao joli petit village où se travaille la laine d'alpaga et de lama sur des métiers à tisser traditionnels.

            - Socaire petit village entouré de parcelles cultivées de maïs, perdu au milieu d'un paysage de steppes, où deux églises en pierre au toit de chaume se dressent fièrement.

            - Les lagunes Miscanti-Miniques à 4350 m d'altitude, deux lagunes jumelles à la couleur bleu profond, où se croisent vigognes et poules d'eau.

            - Salar de Tara à 130 km de San Pedro en direction de l'Argentine à presque 5000 m d'altitude, des paysages à couper le souffle des flamants et bien d'autres oiseaux. L'Altiplano comme vous ne pourrez jamais l'oublier. A ne pas manquer mais y aller avec une grande prudence.

            - Les Geysers du Tatio à 4320 m d'altitude. Partir à la nuit de San Pedro pour arriver à l'aube et ainsi profiter du spectacle offert par les geysers qui s'activent, se réveillent à ce moment-là. Attention à la température -5°C à -10°C à l'aube, s'équiper de vêtements chauds.

            - Chiu-Chiu. Une très belle église, une des plus anciennes du Chili et qui date de la fondation du village en 1611 sur une étape "del Camino del Inca". L'église à l'architecture coloniale, aux murs blanchis à la chaux, des portes et portail faits en bois de cactus