Nouvelles du bord
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20 octobre : C'est le départ, tous les travaux sont achevés, l'électronique contrôlée ainsi que le gréement et le matériel de sécurité. Bien évidemment l'avitaillement a été effectué. La cambuse elle est bien pourvue.
Un vent d'est faible agréable souffle régulier sans rafales. Un fort coefficient de marée engendre un courant vigoureux dans l'embouchure de la Gironde, la mer n'est pas agitée. Au départ la route emprunte la passe sud de la Gironde beaucoup plus courte que la grande passe de l'ouest. Comme la mer est calme Noème glisse tranquillement sous grand gennaker vers la côte espagnole. 10/15 noeuds de vent; superbe pour une reprise après ces deux mois d'immobilisation sur le terre-plein de Port Médoc. En milieu d'après-midi le vent forcit 17/18 noeuds toujours régulier parfois un peu plus fort, la mer est devenue légèrement agitée. Il est temps d'affaler le gennaker et de hisser la trinquette puis le yankee. Mais impossible de dérouler le yankee. Pourquoi la manoeuvre est-elle bloquée? Un petit tour sur la plage avant s'impose pour essayer de comprendre. La bosse de l'enrouleur n'est pas coincée sur son trajet par contre la poulie crantée de l'enrouleur, elle, refuse de tourner. Que ce soit en forçant à la main ou ensuite avec le concours de divers outils impossible de la débloquer et même de la faire bouger d'un seul malheureux millimètre.
Nous revenons d'un séjour de 4 mois en Norvège via l'Ecosse et les îles Shetland régions où le vent oblige à bien des réductions de voilure fréquentes. L'enrouleur n'a montré aucun signe de faiblesse. De ce fait en partant de Port Médoc nous n'avons pas contrôlé le bon fonctionnement de celui-ci. Fatale erreur.
La nuit bientôt va tomber quelle décision prendre? Noème progresse bien sous grand voile haute et trinquette. Se dérouter sur Hendaye semble une solution. Mieux vaut régler ce problème avant d'aller plus loin.
En compensation la nuit est lumineuse en début de soirée avec un ciel magnifiquement étoilé. Les étoiles filantes nombreuses. Puis un peu avant minuit la lune se lève et donne encore plus de clarté. Par contre la mer s'agite pour devenir inconfortable avant de se calmer au petit matin quand, à l'horizon, apparait le sommet de La Rhune si caractéristique.
Le vent se calme un peu puis apparait l'entrée de la Bidassoa, puis la baie de Chingoudy encombrée de nombreux voiliers au mouillage. Enfin le port d'Hendaye. Après un petit tour, impossible de trouver une place que ce soit au ponton visiteurs ou un autre ponton. Saturé le port. Finalement nous accostons une vedette qui semble ne pas avoir bougé depuis longtemps. Une fois à couple et les formalités effectuées il est temps de se pencher sur ce p..... d'enrouleur. Après maints efforts il faut se rendre à l'évidence. Bloqué, complètement bloqué.
25 octobre : Démontage de l'enrouleur (avec difficulté), remonter la pièce chez Star voile à La Teste sur le bassin d'Arcachon. Mr Dupin prend les choses en mains téléphone chez Facnor et dans l'après-midi nous savons que la seule solution est de remplacer la poulie crantée, système qui ne se fait plus d'ailleurs. Il ya un nouveau système à sangle et le classique tambour. Pour des questions de délais le choix se porte sur un tambour d'enrouleur classique et passons commande d'un RX 300 d'autant que le prix proposé est très attractif. Après nous avoir dépanné sur Terre-Neuve Jérôme Dupin nous dépanne encore rapidement sans oublier que le yankee doit être retaillé pour s'adapter sur le nouvel enrouleur.
Nous attendons la nouvelle pièce pour l'installer et repartir.
29 octobre : Nous remontons à La Teste récupérer le nouvel enrouleur et le yankee retaillé.
30 octobre : En fin d'après-midi tout est remonté, voile comprise. Nous allons pouvoir repartir en attendant le prochain problème.
1 novembre : Noème au petit matin remonte la Bidassoa direction l'Espagne (qui n'est pas bien loin). Le Cap du Figuier émerge de la brume, la journée sera belle. Sur la mer de petites embarcations nombreuses se dandinent sous l'action d'une petite houle sage de nord-ouest. C'est la saison de la pêche aux chipirons (si délicieux cuisinés à l'encre) et aucun pêcheur basques, espagnols ou français ne voudraient manquer ce moment.
Route plein ouest, il va être difficile de ratraper le retard lié à ce problème d'enrouleur. En fin de journée le vent s'absente, le moteur est donc sollicité. Au bout d'un moment le régime moteur baisse brutalemnt pour revenir à son régime normal. Et ça recommence. Indéniablement il y a un problème d'alimentation gazole. Bon direction Bilbao, plus exactement la marina de Getxo située au fond de la ria de Bilbao en Pays Basque espagnol, à 12 kilomètres au nord de la ville de Bilbao derrière le grand port industriel de celle-ci. Arrivée de nuit, la bouée verte et la bouée rouge qui matérialisent l'entrée de la marina sont éteintes (ou absentes), mais le ponton d'accueil est d'un accés facile. Demain il sera temps d'aller jeter un coup d'oeil au circuit d'alimentation.
Il y a enfin le pont de Biscaye (puente Colgante). Ce pont est classé monument historique au patrimoine de l'humanité de l'UNESCO. Ce pont transbordeur mécanique fut le premier à être construit dans le monde, en 1893 sur les plans de l'ingénieur Arnondin Ferdinand disciple de Gustave Effeil. Il permet de rejoindre Getxo à la ville Porgalete en enjambant la rivière El Nervion. A cette époque les trois-mâts remontaient jusqu'au centre de Bilbao, il était nécessaire de construire un ouvrage suffisament pour ne pas entraver la circulation de ces bateaux aussi la passerelle métallique de 160 mètres de long fût-elle construite sur deux tours de 61 mètres de hauteur. La nacelle se déplace d'une rive à l'autre suspendue à un entrelacement de câbles. Le tablier supérieur est accessible aux visiteurs grâce à un ascenseur.
Cap du Figuier.
2 Novembre : Réveil matinal et nez dans le coffre moteur tout aussi matinal. La durite qui alimente la pompe d'alimentation sur le moteur est en partie obstruée par un amas visqueux et empèche la bonne arrivée du gazole au moteur au-delà d'un certain régime. Une fois la durite nettoyée le moteur tourne normalement.
L'après-midi sera libre pour aller explorer la ville qui présente sur le front de mer de magnifiques villas d'un volume impressionnant construites pour la plupart au début du vingtième siècle. Le vieux port d'Algorta occupe l'une des extrémités de la plage d'Ereaga. Sur le quai d'Ariluze se dresse la Casa de los Naufragos. Les plages, l'été, attirent nombre d'estivants et surfeurs.
Saint Jean de Luz
6 novembre : Partis le 3 novembre de Getxo et arrivés à Gijon vendredi matin après un début de nuit exécrable, ballotés dans tous les sens sur une mer chaotique et un vent faible. Au milieu de la nuit plus de vent. L'étape se poursuit au moteur pour une arrivée au petit matin. Nous aurions bien voulu continuer mais c'était du moteur toute la journée. Donc arrêt à Gijon et comme il y a 5 ans nous sommes seuls au ponton. Mais certainement une escale de quelques jours car le vent est d'ouest avec une pluie intense depuis hier ainsi qu'une houle de NW de 2 à 3 mètres. Nous surveillons la météo pour repartir.
8 novembre : Du mauvais temps pour quelques jours encore. Pluie, grêle et neige. Tout à fait étonnant en cette période de l'année. Du vent d'ouest fort pour encore plusieurs jours. Le mieux est d'attendre que le vent veuille bien tourner Nord ou Est en diminuant d'intensité.Alors allons visiter la ville et les Asturies.
Ouverte sur la mer de la route de l'argent, Gijon garde vivant son passé romain grâce aux interventions réalisées sur le parc archéologique de la Campa de Torres, l'une des fortifications principales du nord de l'Espagne (antérieur à 490 avJ.C.) et surtout grâce à la restauration du complexe thermal de Campo Valdés, bâtiment public de la fin du Ier siècle ap. J.C.
Au Moyen Âge le territoire reste occupé comme en témoignent les églises romanes datées des XII et XIII. La fondation de la Puebla en 1270 implique une expansion urbaine importante qui sera freinée à la fin du XIV, lorsque Gijón devient le cadre des conflits des Trastámara et est détruite dans sa quasi-totalité.
Au XVIII, l'illustre Gaspar Melchor de Jovellanos trace les axes de développement de Gijón. Le processus d'industrialisation à partir de la moitié du XIX, fait de la ville le centre industriel des Asturies, grâce au Port puissant de El Musel, des chantiers navals et de nombreuses installations de production.
La modernisation progressive de la ville et les conditions naturelles excellentes dont elle jouit ont généré un secteur de services développés, une bonne offre culturelle et sportive qui attirent un nombre croissant de visiteurs. Gijón s'efforce, en ce début de siècle, à conserver son passé historique et à l'ériger en exemple de son excellence touristique.
Plusieurs musées : le musée Maison Natale de Jovellanos (maison natale de l'écrivain Gaspar Melchor de Jovellanos), c'est l'un des édifices seigneriaux parmi les plus anciens de la ville. Y est exposé une sélection d'art asturien du 19 et 20 ème siècle. Le musée Nicamor Pinole, musée qui présente l'environnement historique social économique et culturel de l'artiste Nicamor Pinole, plus de 4000 oeuvres y sont exposées. La fondation-musée Evaristo Valle qui abrite les oeuvres de l'artiste Evaristo Valle depuis sa première oeuvre peinte à Paris en 1903 jusqu'à ses tableaux peints au cours des dernières années de sa vie. Le musée Barjola qui abrite les peintures du peintre Juan Barjola.
Sinon la ville est une ville espagnole avec de nombreuses places mais l'architecture des immeubles est laide très laide. Quelques rares édifices anciens ont réussi à passer à travers la frénésie de démolition et de reconstruction moderne.
Le très intéressant jardin botanique est un musée végétal : 30 000 plantes appartenant à 2500 espèces différentes réparties en 4 zones d'expositions différenciées. Le jardin de l'île magnifique jardin romantique caractéristique de la fin du xix ème siècle qui associe la beauté des plantes ornementales au symbolisme de l'eau; L'usine végétale où l'on découvre l'utilisation des plantes dans la pharmacopée, dans l'alimentation, comme symboles religieux de l'antiquité à nos jours aussi bien dans l'ancien monde que dans le nouveau; L'environnement Cantabrique spécifique des plantes locales; L'itinéraire Atlantique Nord la plus grande parcelle du jardin qui propose un voyage au coeur des 6 biomes situés de part et d'autre de l'océan Atlantique pour l'instant seul le biome de boréal européen et le biome tempéré européen sont libres à la visite, les 4 autres sont actuellement en cours de réalisation.