VOYAGE ET SANTE
Petit guide médical
Ce petit guide n'est pas un traité de médecine mais un outil pour vous permettre d'appréhender quelques gestes élémentaires et de pouvoir résoudre des problèmes simples au cours de vos pérégrinations. En voilier, lors de grandes traversées, loin d'un abri ou dans un mouillage isolé un pépin peut se compliquer. Aussi pensez prévention et prudence. N'hésitez pas à demander un consultation médicale par radio avec le Centre de Consultation Médical Maritime.
Le site de l'Institut Pasteur ( www.pasteur.fr ) est à consulter avant le grand départ. Une mine d'informations.
Prévoyez si vous partez au long cours une formation de secouriste. Avec votre médecin constituez une pharmacie adaptée à vos besoins et fonction de vos destinations. Une trousse spécifique pour des pathologies chroniques connues (Hypertension, diabète etc...) doit être constituée et suffisament fournie pour couvrir la durée du voyage.
CONSULTATION MEDICALE DEPUIS LE BORD
Le CCMM
La possibilité d’obtenir une consultation médicale en mer est possible grâce au Centre de Consultation Médical Maritime. Le CCMM basé à l’hôpital Purpan, dépend du SAMU de Toulouse, et en a la même philosophie. Ce centre s’adresse à tous les gens de mer, qu’ils soient professionnels ou plaisanciers et quel que soit leur pavillon. Tous les pays européens sont tenus de disposer d’un tel service à la disposition des marins.
Fonctionnement
Ce service est disponible de manière permanente, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Un médecin régulateur assure une permanence, prend en charge les demandes, assure les consultations et a la possibilité de contacter un spécialiste pour compléter sa consultation. Il s’agit bien entendu d’un service d’urgence à utiliser comme tel. Pour une consultation non urgente attendre la plage des heures usuelles.
Contacter le CCMM
Téléphone 05 61 49 33 33
Station radio côtière - CROSS
Par VHF : Appel sélectif numérique canal 70 "Pan Pan Pan" médical canal 16
Par la bande MF hectométrique : Appel sélectif numérique 2187,5 KHz "Pan Pan Pan" médical 2182,5 KHz
Appel du CROSS : celui-ci vous met en communication avec le CCMM et reste lui-même à l’écoute pour adapter les éventuels moyens de secours à mettre en œuvre.
Station radio HF-BLU décamétrique (Monaco Radio)
Par téléphone : demander une consultation avec le CCMM au (33) 05 61 49 33 33
GSM
Téléphoner au 05 61 49 33 33 ou 112 en demandant un transfert CROSS/CCMM
IMMARSAT-C
Sélectionner la station (LES) France Télécom (Aussaguel)
Satellite AOR W 021
Satellite AOR E 121
Satellite POR 221
Satellite IOR 321
Suivi de 32 ou 38
Le coût : Toutes les consultations sont gratuites, en dehors des frais liés à la communication elle-même.
Le CCMM et la grande plaisance
Vous pouvez avant votre départ contacter le CCMM. Il pourra vous faire bénéficier d’une formation, vous aider pour constituer votre pharmacie de bord et aussi créer un dossier sur l’équipage et le bateau ce qui ultérieurement pourrait faciliter la consultation, surtout en cas de maladie chronique ou de pathologie connue.
Entretien radiotéléphonique
En toutes circonstances garder son calme. A un appel précis et bien construit, la réponse sera rapide et adaptée. Dans un premier temps observer le blessé, faire un premier bilan et noter tous les éléments qui vous parraissent anormaux.
Généralités
· Préciser le type du bateau et ses coordonnées géographiques.
· Nombre d’équipier et capacité médicale éventuelle.
· Pour le blessé ou le malade : antécédents pathologiques si possible. Age et sexe.
· Traitement en cours éventuel.
Description de la pathologie ou de l’accident
Analyse clinique de l’état du patient :
· Vigilance (état de conscience, coma).
· Tension artérielle, pouls périphériques, état de choc cardiovasculaire ou respiratoire, hémorragie.
· Fractures réelles ou supposées, plaies, brûlures (étendues, localisations).
· Evolution des signes cliniques depuis le début de l’accident.
· Traitement déjà entrepris. Premiers gestes déjà effectués dans l’urgence
Répondre de manière la plus précise et la plus claire possible aux questions qui vous seront posées par votre interlocuteur.
MESURES DE PREVENTION
Alimentaire
Suivant vos lieux de séjour attention à ne consommer que des aliments bien cuits : viandes, poissons, crustacés (éviter les crustacés crus ou peu cuits). Dans certaines régions coralliennes même la consommation de poisson bien cuit n’évite pas d’être intoxiqué à la ciguareta (toxine responsable de troubles neurologiques graves pouvant aller jusqu’au décès).
Les légumes et les fruits doivent être eux aussi consommés cuits. Ne manger cru que les fruits qui se pèlent : bananes, clémentines, oranges, etc. Les autres doivent être épluchés et lavés dans une eau désinfectée, éviter les fruits abîmés.
Ne boire que de l’eau préalablement traitée ou alors de l’eau embouteillée après vérification de l’état de la capsule. Au restaurant se faire décapsuler la bouteille devant soi. Eviter de consommer des crèmes glacées et des glaçons car il est impossible de connaître la provenance de l’eau entrant dans leur élaboration. Prendre garde à l’eau de brossage des dents (si possible utiliser de l’eau décontaminée) et à l’eau de la douche.
Chaleur et humidité
En zone intertropicale porter des vêtements amples de couleurs claires, en coton pour assurer une bonne ventilation. Utiliser des poudres inertes pour maintenir la peau sèche, cela limitera les problèmes de macération et de mycoses. La prévention des atteintes cutanées passe par une bonne hygiène. Du savon de Marseille bien rincer et aussi bien sécher. Et bien sur un chapeau et des lunettes de soleil. Sous les tropiques on ne bronze pas on brûle.
Plage - Baignade
Eviter de marcher pieds nus en général mais aussi sur les plages. Ne pas s’étendre à même le sable, sauf sur l’estran, on évitera ainsi le risque de contamination parasitaire.
Ne pas se baigner en eau douce, rique de Bilharzioze. Bain de mer ou en piscine.
Insectes et animaux rampants
Porter des chaussures fermées, des vêtements amples de couleurs clairs et épais, serrés aux poignets et chevilles, utiliser des moustiquaires imprégnées d'insecticide. Cela diminuera le risque de piqûres et de morsures d’animaux vecteurs de parasitoses et autres venins.
Végétaux
Dispenser vous de manipuler les végétaux qui vous sont inconnus, il y a un risque de survenue soit d’allergies soit de dermites aiguës.
LA TROUSSE
A constituer avec votre médecin ou le centre hospitalier de Toulouse. Ajouter vos traitements spécifiques si besoin.
MATERIEL (si possible dans une boite étanche)
De diagnostique
· Thermomètre incassable
· Stéthoscope
· Tensiomètre (soit un classique, soit un auto-tensiomètre)
· Lampe de poche
De première intervention
· Couverture iso-thermique (ou de survie) : 2
· Insufflateur LifeWay (victimes de plus de 4 ans) ou masque bouche-à-bouche
· Canule (plusieurs dimensions existent)
De contention
· Attelles pour membre supérieur et inférieur, attelles de doigt malléables
· Collier cervical
· Bandes diverses (crêpe, élastique, élastoplaste, cohéban,
bandes de moulage en résine), carré de tissu
Pour pansements
· Pansements individuels autocollants de différentes tailles
· Coton hydrophile
· Compresses stériles et non stériles
· Adhésifs
· Pansements américains
· Gants latex (5 paires)
Pour injections
· Garrots
· Seringues à usage unique et aiguilles
Pour petit acte chirurgical
· Une boîte avec une paire de ciseaux, une pince, un porte-aiguille, un rasoir jetable, un bistouri jetable.
· Fil de suture nylon monobrin
· Sutures cutanées adhésives de différentes tailles type Stéri-strip
· Agrafeuse cutanée stérile jetable
Divers
· Doigtier
· Bandelettes de dépistage infection urinaire
· Pince à écharde
· Kit de rinçage oculaire
· Aspivenin
MEDICAMENTS (entre parenthèses la DCI : Dénomination Commune Internationale)
(Impérativement dans une boite étanche, classés et une note d'utilisation rédigée avec l'aide d'un médecin)
Cicatrisants
· Tulle gras
· Pansements colloïdaux
Antiseptiques
· Hexomédine (Héxamidine)
· Bétadine cutanée (Povidone iodée)
· Biseptine (Chlorhexidine)
Antibactériens
· Flammazine pommade (Sulfadiazine)
Antifongiques
· Lamisil crème (Terbinafine chlorhydrate)
· Myk 1% (Sulconazole)
· Bétadine scrub Povidone iodée)
Antiactiniques
· Pommade écran total (divers indices
de protection existent)
· Sticks à lèvres
· Biafine (Trolamine)
Mal des transports
· Diménhidrynate
· Scopoderm TTS (Scopolamine)
Ophtalmologie
· Sophtal
TROUSSE MEDICALE DE SURVIE
Trousse indépendante. Une boîte étanche contenant :
· Carrés de tissu et pansements
· Pince à écharde
· collyre antiactinique : Uveline
· Comprimés antinaupathiques
· Crème antiactinique
· Couverture de survie
· Une paire lunette de soleil
· Une lampe de poche
· Compresses et désinfectant
· Bandes Nylex
· Antibiotiques
· Vitabact
· Uveline
· Rifamicyne
Antalgiques
· Doliprane (Paracétamol)
· Dafalgan codeiné (Pracétamol + Codéine)
· Nurofen (Ibuprofène)
· Lamaline (Paracétamol + opium poudre + caféine)
Anti inflamatoire
· Biprofénid (Kétoprofène)
Vasodilatateur coronarien
· Natispray (Trinitrine en spray)
Anti agrégants plaquettaires
· Aspirine (Acideacetyl-salicylique) 300 mg
Antispasmodiques
· Spasfon en lyoc (Phloroglucinol)
Antiémétiques
· Vogalène (Métopimazine)
Antidiarrhéiques
· Tiorfan ( Racécadotril)
· Ercefuryl (Nifuroxazide)
· Imodium ( Lopéramide)
Antiacides antiulcéreux
· Pariet (Rabéprazole)
· Gaviscon (Aluminium hydroxyde + Alginate de sodium)
Antihémorroïdaire
· Proctolog crème et suppositoire (Trimebutine)
Antiallergiques
· Solupred (Prednisolone)
· Aerius (Desloratadine)
· Solumedrol injectable (Methylprednisolone)
Anti-hémostatiques
· Coalgan
· Pommade HEC
Antipaludéen
· Adapté à votre destination
Antibiothérapie
· Augmentin (amoxicilline + ac.clavulanique)
· Pyostacine (Prystinamycine)
· Ciflox (Ciprofloxacine)
· Orélox (Cefpodoxime)
Anti-infectieux urinaire
· Logiflox (Loméfloxacine)
· Monuril (Fosfomycine)
TROUSSE POUR BALADE
Une petite boîte contenant
· Pince à écharde
· Désinfectant
· Pansements divers et compresses
· Aspivenin
· Médicaments en fonction de la durée du séjour à terre (antidiarhéique, antipaludéen, mousticrème etc..)
Life Way
Masque bouche à bouche
Canule
· Kit de rinçage oculaire
L’EAU A BORD
L’eau est indispensable à la vie. Elle doit faire l’objet d’une attention toute particulière pour rester buvable entre son prélèvement et sa consommation et après avoir été stockée plus ou moins longtemps, en particulier dans les réservoirs d’eau de votre bateau.
Approvisionnement
L’approvisionnement est le premier problème à résoudre en navigation hauturière. L’insuffisance de traitement des eaux dans certains pays expose le consommateur au risque de maladies à transmission oro-fécale, virales, bactériennes, parasitaires. Dénicher un robinet est une chose mais s’assurer que l’eau qui en coule est potable en est une autre. Si on peut apprécier son aspect (elle doit être claire, transparente, inodore, insipide), il est difficile de savoir si elle est exempte de micro-organismes et de substances toxiques. En cas de doute, l’eau devra être traitée avant d’être bue. Pour cela divers procédés sont utilisés. Procédés à adapter en fonction de la zone de collecte de cette eau.
Traitement de l’eau
· Généralité
L’eau traitée doit être pure. Cela ne veut pas dire stérile. L’OMS admet les normes suivantes : une concentration de 10 germes par ml d’eau chauffée à37°C pendant 24 h, ou une concentration de 100 germes par ml d’eau maintenue à 20°C pendant 72 h. Une eau contenant des micro-organismes en quantités supérieures risque de se transformer rapidement en un bouillon de culture et cette eau devenir impropre à la consommation.
· Eau n’ayant pas besoin de traitement
Eau douce provenant d’eau de mer ou d’eau polluée traitée par déssalinisateur. Cette eau se stocke directement dans les réservoirs.
Eau minérale : se trouve en bouteille ou bidon de 5 à 10 litres. Vérifier l’état de la capsule. Eau stockable directement.
Eau de pluie : Si celle-ci est recueillie à l’aide d’une bâche ou la G.V., attendre que l’eau de pluie ait suffisamment ruisselée pour rincer la bâche ou la voile avant récupération et stockage.
· Eau d’origine douteuse
La décantation
Son but est de réduire la masse des matières en suspension et des microorganismes qui y sont fixés. Le délai d’attente est de plusieurs heures, aussi peut-on lui préférer une préfiltration sur 2 ou 3 épaisseurs de filtres à café ou plusieurs épaisseurs de gaze.
La filtration
La filtration est un procédé ancien mais fiable. La plupart des filtres sont en céramique et assurent un seuil de filtration de0,2μ. Seuls ces filtres sont intéressants, car au-delà d’un seuil de filtration à 0 ,45μ les filtres ne sont plus efficaces contre les bactéries, les protozoaires et leurs kystes. Les spécialistes déterminent un seuil de 0,22μ permettant de tout éliminer. Ces filtres sont constitués de bougies en céramique microporeuse, grâce à un procédé d’imprégnation bactéricide elles sont auto-désinfectées et empêchent la prolifération des germes dans l’eau pure.
L’entretien est simple : un brossage doux de temps en temps de la cartouche céramique. En France les marques KATADYN et MSR proposent plusieurs modèles.
On peut installer un filtre directement sur le circuit d’eau, mais comme il demande une pression minimale continue, pour être efficace il sera nécessaire de disposer d’une pompe d’eau sous pression. En effet, la puissance de rappel du ressort des pompes à pied ou à main est insuffisante pour lutter contre la contrepression engendrée par ce type de filtres.
L’ébullition
Dans la pratique il suffit de porter l’eau à ébullition pendant 10 à15 secondes pour détruire les bactéries pathogènes. Pour inactiver le virus de l’hépatite A une ébullition de 5 minutes sera nécessaire.
La désinfection chimique
Les produits chimiques utilisés sont des dérivés du chlore et de l’argent.
· Les dérivés du chlore : l’eau de javel et l’hydroclonazone. L’eau de javel 12° s’utilise à la dose de 3 gouttes par litre, l’hydroclonazone à raison de 1 cp par litre. On attendra une heure avant de consommer cette eau, et on la boira dans les 24 heures car la durée d’action des dérivés chlorés est peu prolongée.
· L’ion argent : utilisé sous forme de comprimés, de poudre et de solution. Attendre 1 à 2 heures avant de boire l’eau traitée. Par contre son efficacité se maintient pendant une période de 3 à 6 mois, ce qui autorise son utilisation pour le stockage de l’eau. Ces produits ne donnent pas de goût à l’eau.
Dans cette catégorie on trouve :
Le Micropur 1 cp traite un litre d’eau,
L’Aquaclean en liquide, une dose de 10 ml traite 100 litres d’eau, attendre 5 heures avant de boire,
L’Aquatabs en cp effervescents. Un comprimé traite 1 ou 10 litres d’eau, attendre 30 minutes avant de consommer l’eau.
Entretien du circuit d’eau
Maintenant vous avez une eau pure mais le stockage doit être effectué dans de bonnes conditions pour qu’elle le reste. Pour désinfecter les cuves à eau utiliser des produits tels que le Pur A Tank ou le Puriclean. Se sont des produits détergents, bactéricides, non moussants, ne laissant ni goût ni odeur. On dilue de la poudre dans un peu d’eau, on laisse agir quelques heures et on vidange les réservoirs par le circuit d’eau intérieur ce qui a pour effet de désinfecter l’ensemble des canalisations. Enfin rincer abondamment 3 ou 4 fois. Tranquillité assurée pour 6 mois.
Katadyn pocket
Filtre garanti 20 ans. Adapté à la filtration d'eau très trouble. Elimine bactéries, parasites, kystes, algues.
Débit environ 1 litre par minute.
Katadyn Bottle
Système de filtration directement à la bouteille. L'eau est bue directement par simple pression sur la bouteille. Le filtre élimine virus, bactéries et parasites. Réduit les subsatances chimiques.
Micropur forte DCCNa
Temps d'action 30 mn pour bactéries et virus, 2 heures pour giardia et amibes.
Conserve l'eau potable 6 mois.
Comprimés effervescents, pas de goût, pas d'odeur.
Se conserve 5 ans dans son emballage.
Micropur classic
A base d'ions d'argent.
Idéal pour la consevation de l'eau des réservoirs de stockage pendant 6 mois.
Laisser agir 2 heures avant de consommer l'eau traitée.
Micropur MP1 Express
Efficace en 15 minutes contre bactéries et virus, 30mninutes pour giardia, amibes et cryptospordium.
Convient aux voyages trés aventureux
Aquatabs
Auatabs 1 L : 1 cp pour un litre d'eau, boite de 60 cp
Aquatabs 10L : 1 cp pout traiter 10 litres d'eau, boite de 40 cp
VACCINATIONS
(2011)
Calendrier des vaccins du voyage
Maladie/Vaccins | Schéma vaccinal | Début de l’immunité | Durée de validité |
Diphtérie-Tétanos-Polio | 3 injections J 0 - J+30 – J+60 Rappel à 1 an puis tous les 5 ans | Après J+60 | 10ans |
Encéphalite à tiques (Uniquement en centre agréé fièvre jaune) | 3 injections J 0 - J 30 à 90j - J+6 à12 mois Rappel à 3 ans | Après la 2 ème injection | 3 ans |
Fièvre typhoïde | 1 injection | 2 semaines après l’injection | 3 ans |
Hépatite A | 2 injections J 0 - la seconde 6 à 12 mois plus tard | 2 semaines après J 0 | 10 ans |
Hépatite B | 2 injections J 0 - J+30 rappel à 6 mois | un mois après J 0 | 5 ans |
Méningite A et C | Une injection | 15 jours après l’injection | 4 ans |
Rougeole Oreillons Rubéole | Une injection | Un mois après J 0 |
|
Antiamarile ou fièvre jaune | Une injection | 15 jours après J 0 | 10 ans |
La vaccination antiamarile est la seule vaccination rendue obligatoire par le règlement sanitaire international lors de déplacement en zone d’endémie. Cela concerne l’Afrique intertropicale sauf Madagascar, Djibouti, l’Amérique intertropicale, en particulier Colombie, Equateur, Venezuela, Guyane, Surinam, Brésil au nord et à l’ouest, Pérou, Bolivie.
La vaccination anticholérique n’est exigée que dans certains pays en cas d’épidémie.
Il existe bien d’autres vaccins dirigés contre des maladies spécifiques : rage, grippe, tuberculose, encéphalite japonaise, etc. Chacun devant se renseigner en fonction de ses objectifs de croisière
Ne pas attendre le dernier moment pour envisager une série de vaccins. Ils ne peuvent pas être tous injectés dans la même séance. Prévoir un délai de trois mois pour un ensemble de vaccins
Attention : seuls les centres agréés, en général en centre hospitalier sont habilités à pratiquer la vaccination antiamarile.
LE MAL DE MER
Généralités
Tout le monde peut être un jour victime du mal de mer. Celui-ci débute par des signes prémonitoires tels qu’une baisse de la vigilance, sensation d’engourdissement, somnolence et bâillements, puis apparition des sensations nauséeuses et vomissements. Ce processus est lié à un désaccord d’analyse entre les perceptions de l’oreille interne et les données visuelles.
Certains facteurs sont aggravants :
· Le froid
· La faim
· La fatigue
· L’angoisse, la peur.
Le mal de mer peut présenter tous les tableaux : du simple malaise aux manifestations majeures telles que la perte de connaissance en passant par un état de prostration.
La prévention
· La position allongée, le plus bas possible et au centre du bateau est une bonne solution pour limiter les effets du mal de mer.
· S’activer en barrant par exemple.
· Fixer un point à l‘horizon le plus loin possible de manière à avoir un point de repère visuel le plus stable possible.
· Limiter la lecture, le temps passé à la table à carte.
· Repas légers et fréquents, pas d’alcool ni café.
· Sommeil en quantité suffisante.
· Se protéger du froid et de l’humidité
· Eviter l’exposition aux odeurs (cuisine, gazole).
L'organisme s’amarine progressivement en quelques jours (3 à 4 jours dans 90% des cas).
Traitements
Pas de traitement révolutionnaire à ce jour.
· Les médicaments
La somnolence est le principal effet secondaire de ces produits. Ils sont à avaler avant le départ, à renouveler si nécessaire. Dans cette catégorie on trouve : Mercalm, Dramamine etc. On peut utiliser aussi des anti-émétiques : vogalène (forme suppositoire utile chez le malade qui vomit).
· Autres méthodes
Bracelets munis d’un ergot qui stimule un point d’acupuncture du poignet.
Patch à coller derrière l’oreille (Eporec 1500) peu ou pas d’effets secondaires.
A chacun de trouver la méthode ou le traitement qui lui conviendra le mieux.
IMMERSION EN EAU FROIDE
Dans l’eau le refroidissement est 25 à 30 fois plus rapide que dans l’air.
Pour résister le plus longtemps possible il convient :
· De limiter ses mouvements. En effet, l’activité musculaire produit des calories dont la dissipation dans l’eau de mer est très rapide et ainsi aggrave l’hypothermie.
· De rester habillé, cela limite les déperditions caloriques.
· Certaines zones doivent être protégées en priorité car elles sont le siège d’une déperdition calorique accrue. Protéger la tête et le cou en priorité, puis les aisselles et les flancs. Adopter la position recroquevillée sur soi-même, remonter les cuisses sur l’abdomen et maintenir les bras repliés sur le thorax.
Durée de survie en fonction de la température de l’eau.
Température de l’eau | Temps de survie habillé | Temps de survie en maillot |
25°C | + de 20 heures | + 10 heures |
20°C | 6 à 8 heures | 2heures |
15°C | 3à 5 heures | 1 heure |
10°C | 1 à 1h30 | 45 minutes |
5°C | 30 minutes à 1 heure | 15 à 30 minutes |
0°C | 10à 20 minutes | 3 à 5 minutes |
Avec une combinaison de survie on peut tenir une vingtaine d’heures dans une eau à 0°C.
Hypothermie
On parle d’hypothermie lorsque la température centrale descend en dessous de 35°C
· Hypothermie légère : Entre 35 et 32°C.
Sujet pâle frissonnant et conscient.
· Hypothermie grave : entre 32 et 28°C.
Présence d’une hypotonie musculaire, extrémités cyanosées, peau sèche. Les troubles de la conscience vont de l’obnubilation au coma. La tension artérielle est basse, trouble du rythme cardiaque possible.
· Hypothermie majeure : au dessous de 28°C.
Le coma est profond, tension et pouls sont imprenables, la respiration est nulle. L’évolution est souvent mortelle dans ces hypothermies majeures.
Le réchauffement de l’équipier
· Dans les hypothermies légères le réchauffement externe est précieux. Ne pas déshabiller au début, utiliser des couvertures de survie, des sacs de couchage pour recouvrir le malade.
· Dans les hypothermies sévères le réchauffement par voie externe est potentiellement dangereux, car il provoque une vasodilatation périphérique et aggrave le malade. On se limitera à la couverture de survie.
· Il est préférable d’assurer un réchauffement par voie interne dès que possible. Réchauffement de l’air inhalé mais le reste des possibilités est du domaine de la réanimation.
Dans tous les cas et dans la mesure du possible il est nécessaire d’appeler les secours.