Nouvelles du bord
2011
6 août : Port Ellen sur l’île d'Islay au nord du North Channel. Port de pêche et petite marina. Pour ce soir se sera accostage et amarrage à un quai où des travaux de modernisation du quai du ferry sont en cours.
9 août : Ardglass 40 milles nautiques plus loin, joli petit port de pêche situé dans un havre naturellement protégé par un chapelet d'îlots. Port dominé par une tour carrée fortifiée du 15ème siècle.
11 août : Arrivée à Howth, petite ville située sur une presqu'île au nord de la grande baie de Dublin. Trois jours d'escale. Un matelot rejoint le bord pour y passer une semaine sur la route du retour en France. Il n'y aura pas de photos de Howth, le temps tout Irlandais ne le permit pas.
14 aoùt : Equipier récupéré à l'aéroport de Dublin la veille en fin d'après-midi. Départ pour Rosslare à la pointe sud-est de l'Irlande. Côte plate et monotone, bordée au large par des bancs de sable hérissés d'éoliennes. Cette descente vers le sud fut une succession de calmes et de coups de vent montant à 40 nœuds sous les grains. Rude mise en jambe pour notre fringant équipier. En soirée brise Volvo pour rejoindre Rosslare important terminal de ferries essentiellement dévolu au transport passagers et marchandises. Le site n'est pas très agréable mais permet de s'amarrer pour la nuit, avec l'accord du Harbour Master. Le ciel se dégage complètement en soirée et la nuit à couple de Paddy Rose, un coquillier en bien mauvais état, sera étoilée et fraîche.
Baie de Scalloway
15 août : Coup de vent prévu pour la nuit prochaine. La traversée de la Manche vers les îles Sorlingues est décommandée. Direction le charmant petit port de Kilmore Quay sur la côte sud à 18 nautiques dans l'ouest. Beau temps. L'endroit est mal famé avec de nombreux cailloux disséminés sur le parcours. L'entrée dans le port est matérialisée par un alignement que même les pratiques locaux respectent car le chenal d'accès et parsemé d'embûches. Ne pas s'en éloigner d'autant plus qu'une barre surprenante, Saint Patrick Bridge, se crée au moment de la renverse en pleine mer. En arrivant devant l'entrée du port deux chalutiers sont amarrés de part et d'autre des deux môles. L'espace entre les deux paraît tout petit, mais finalement suffisant pour y glisser Noème. Quelques pontons installés au milieu de la darse pour les bateaux de passage. Le long des quais des bateaux de pêche, côté ouest les petits, côté est les plus grands, à couple. Il y a encore ici une grosse activité de pêche.
Baie de Scalloway
Kilmore Quay est un joli petit village où résistent encore de vieilles maisons au toit de chaume. Le temps ne nous a pas permis d'apprécier la qualité de ses plages de sable fin.
Dans la nuit vent à 35 nœuds. Le ponton étant trop court pour Noème nous avons été obligés de reprendre toutes les aussières en nous aidant du moteur. Pendant ce temps notre équipier dormait tel l'enfant sans soucis d'un sommeil profond. Si profond qu'il ne s'éveillât point. Le lendemain matin il fut tout surpris et désolé de n'avoir rien entendu.
16 août : A la mi-journée départ pour la traversée de la manche vers les îles Sorlingues. Un bon vent par le travers mais dans la nuit pétole. Au petit matin sur une mer calme et sous un crachin presque breton mise en route du moteur. Prise d'un coffre à Hugh Town à 12h30. Peu de monde. C'est manifestement déjà la fin de la saison. Un beau soleil règne sur les Scilly dans l'après-midi et permet de profiter de la beauté de cet archipel.
19 août : A 7 heures coffre largué. Il souffle une bonne brise, les Scilly s'éloignent rapidement. Houle de nord-est de 2 m qui nous roule pendant tout le passage de la Manche. Rail d'Ouessant à 20 heures. Cette année beaucoup moins de bateaux y circulent, autant dans le rail descendant que dans le rail montant, suffisamment de distance entre les bateaux pour en faciliter le croisement. Une belle lune lumineuse, en phase descendante, accompagnera Noème le long des côtes françaises avant qu'un lever de soleil ne succède à la lente disparition de celle-ci derrière l'horizon finissant une nuit calme. Port Haliguen le soir à 22 heures est la fin de cette croisière. Journée d'été par une chaleur oubliée depuis longtemps. La tenue de rigueur est le tee-shirt, fini la grande tenue complète liée à la pluie au vent et au froid : youpi! Fin de croisière pour le matelot car il doit reprendre son activité professionnelle lundi. Il sera remplacé pour la semaine suivante par un nouvel apprenti matelot la sœur de Marie-Hélène.
21 août : en route pour l'Herbaudière, port où notre premier bateau fut mis à l'eau en août 1985 il y a 26 ans.
23 août : La Rochelle. Nous y attendons que le vent de secteur sud veuille bien virer dans une autre direction car la dernière étape sera Hendaye où nous mettrons le voilier sur la zone technique pour entreprendre les travaux de rénovation dont il a besoin. Départ prévu samedi matin le temps de laisser passer un coup de vent vendredi dans le golf de Gascogne.
Remarques : cela fait une semaine que nous naviguons en France et nous sommes surpris par le montant des places de port ainsi que par l'incivilité de quelques plaisanciers. Comportements qui étonnent après avoir navigué trois ans dans les pays nordiques.
28 août : Une dernière navigation pour cet été dans un Golfe de Gascogne calme et sous une voute céleste splendidement étoilée. Arrivée à Hendaye en fin de matinée avec une chaleur étouffante.
Mise au sec du bateau pour commencer quelques travaux de réfection mardi ou mercredi. Le temps au Pays Basque est bien souvent clément même tard en saison ce qui devrait faciliter le travail de la résine. Le cadre est toujours aussi attreyant.
Mise au sec le 31 août. Les travaux débuteront une semaine plus tard car le temps était à la pluie. Mais bientôt un anticyclone s'installe sur la région accompagné d'un temps très chaud et très ensoleillé. Un plaisir pour les travaux de stratification, reprise de l'enduit de coque et peinture. De plus le cadre est superbe
En effet après un peu plus de 10 000 milles en 3 étés et deux hivers la coque avait besoin de quelques retouches. La peinture ayant elle aussi souffert une remise en état était necessaire. Le revêtement de pont a lui mal vieilli, il s'encrasse très facilement et il est difficile de le nettoyer correctement. Il conserve un aspect gris sale en permanence. La solution a été de repasser une couche de peinture polyuréthane dans laquelle de la bille de verre a été mélangée au préalable. Pour le résultat anti-dérapant attendre les prochaines navigations.
4 octobre fin des travaux de peinture. Reste l'antifouling et le nettoyage en profondeur de l'intérieur.
4 novembre : remise à l'eau de Noème.
Noème est dans ses sangles, le grutier surveille. Noème s'approche de la fosse et tout s'immobilise. Le travelift a déjanté, le grutier stoppe l'engin. On regarde de plus près. Exact : déjanté (la roue bien sûr). Immobilisation juste à cheval sur la fosse : impossible de descendre le bateau, impossible de reculer. Que faire! Réunion de crise en urgence.
Se motiver
Appel d'un réparateur espagnol équipé pour manutentionner les gros poids lourds. A son arrivée impossible de faire démarrer le moteur du travelift. Donc appel d'un mécanicien. Celui-ci arrive, regarde, ne le fait pas redémarrer et repart parce qu'il a autre chose sur le feu. Finalement un diéséliste qui a son atelier à côté de la zone technique règle le problème. La grue recule avec mille précautions Noème est posé sur le sol. Maintenant on peut s'occuper du pneu. Changé en 10 minutes.
Mise à l'eau à 17 heures pour un début de manoeuvre à dix heures du matin. Mais c'est fait.
Mercredi 9 une fenêtre météo devrait se dessiner pour nous permettre de repartir naviguer sur la côte Cantabrique avant de rejoindre Lisbonne. On est un peu tard en saison cela risque de ne pas être de tout repos.
9 novembre : 9 heures en route pour Bilbao. Peu de vent tout au long de la journée. Arrivée à 20 h 30. A la tombée de la nuit petite surprise. Comme tout le monde nous allumons nos feux de mât. Quelques secondes plus tard le secteur rouge disparait, deux minutes de plus et le secteur vert disparait à son tour, puis enfin le secteur blanc mais deux minutes plus tard il se rallume et reste allumé. Ennuyeux, pourtant il s'agit d'un feu de mât Lopolight vendu chez Gréement Import et censé éclairer pendant environ 50 000 heures. Le nôtre a fonctionné 300 heures. Chercher l'erreur.
12 novembre : direction Santander après une escale de 3 jours à Bilbao pour résoudre ce problème de feux de mât. Un bon vent de sud sur une mer belle.
14 novembre : en route pour Gijon, une étape de 90 milles nautiques. Vent de sud-est 3/4 Beaufort, mer peu agitée. Noème seul voilier à 22 heures au ponton accueil. Vraiment peu de naviguateurs en cette période.
Une assez belle journée le lendemain pour la visite de la vieille ville qui est assez agréable malgré l'invraisemblance de l'architecture des immeubles plus laids les uns que les autres.
16 novembre : Vent d'ouest 4, une mer agitée avec une grande houle de 3 mètres environ. A Cabo Pen͂as, bien qu'à deux milles de la côte une rafale de vent d'une violence incroyable fait partir au lof Noème avec pavois dans l'eau, juste le temps de libérer l'écoute de grandvoile et Noème se redresse. Une petite frayeur quand-même. Escale du soir : San Esteban de Pravia. Un ancien port par lequel transitait le charbon des Asturies pour les acieries du monde entier. Mais voilà ce temps est révolu et il ne reste que des infrastructures vieilissantes et une impression d'abandon de la ville.
A l'approche de la digue d'entrée un bruit de corne se répète. Un pêcheur fait de grands gestes et s'approche avec son bateau. Il fait signe de le suivre pour rentrer dans le chenal en effet la marque qui signale un haut fond au niveau de l'entrée a été emportée lors d'une tempête et n'a toujours pas été remplacée. Puis le pêcheur nous guidera jusqu'au bassin du port et là nous proposera une place sur un ponton installé à l'aplomb de l'ancien quai, ponton à priori pour les locaux. Superbe accueil et merci à lui.
17 novembre : Beau temps et soleil. Ribadeo dans une superbe ria est l'escale du jour. Accueil très agréable. Petit souci du circuit de refroidissement moteur. Nettoyage de la crépine et des tuyaux.
19 novembre : Trente-deux milles pour rejoindre O Vicedo au fond d'une magnifique ria. Port totalement artificiel, bien protégé, quasiment vide. Amarrage à un quai. Il ne doit pas y avoir souvent de voilier de passage car Noème attire une ribambelle de curieux sur le quai. Commentaires divers et parfois longues conversations pour certains.
Mais la ville est un désastre. En bordure de plage et au centre-ville un nombre invraisemblable d'immeubles a été construit. Ils sont tous entièrement vides. Des panneaux "Se vende" sont accrochés un peu partout aux façades. Bon nombre d'immeubles sont inachevés, des grues rouillent aux abords de carcasses en béton. Des terrains en friche s'intercalent entre les chantiers. Les ravages de la crise ne peuvent se cacher. Si on ajoute un certain degré de saleté cela n'engage pas à rester bien longtemps.
20 novembre : Un petit vent de nord-est nous pousse vers La Corogne dans une mer très agitée sur fond de houle de Nord-Ouest de 3 bons mètres. Une mer tout à fait désagréable qui nous fait rouler et tanguer, tout au long de l'étape.
Accostage à la nouvelle marina A Coruna en fin d'après-midi avant un coup de vent de Nord-Ouest demain associé à une mer très grosse pour la journée du 22/11.
20 novembre au 24 novembre : La Corogne.
Bloqués 4 jours par une belle dépression qui passe sur le Cap Finisterre. Visite de cette grande ville, grand port, station balnéaire importante, à l'urbanisation galopante, dans un design architectural affolant. Dès l'arrivée se profile au loin, amer remarquable, la tour Hercule construite à même la jetée qui protège le bassin portuaire. A la périphérie de l'agglomération ce n'est que construction. Malgré tout il persiste un centre historique qui a gardé un certain charme avec un immense "paseo" en bordure de quai.
Gijon
Gijon