Ecuador p5
Accueil
Ecuador p2
Ecuador p5
Accueil
Ecuador p2

            Cuenca à 440 km au sud de Quito est la troisième ville du pays avec ses 350 000 habitants. Capitale de la province de Azuay elle s'étend dans la vallée de Paucarbamba à 2500 mètres d'altitude. Son vrai nom est Santa Anna de los Cuatro Rios de Cuenca car elle est entourée de trois fleuves (Tarqui, Machangara, Yanuncay) et traversée par un quatrième le Tomebamba. Cette riche vallée fut occupée autrefois par les Incas après qu'ils eurent soumis la farouche population locale des amérindiens Can᷉aris qui leur résistèrent vaillament.

            L'Inca Túpac Yupanqui décida de fonder une cité qu'il appela Tomebamba qui signifiait "Une plaine aussi vaste que le ciel". Lorsque les Espagnols arrivèrent la ville était en ruine et nul n'en connait les raisons. La ville de Cuenca fut fondée officiellement en 1557.

            La ville imprégnée de son passé colonial possède un charme particulier indéniable. Passé et modernité s'unissent dans cette ville pour subjuguer le promeneur et justifier que celui-ci musarde au gré des rues pavées, bordées de façades historiques, de balcons ouvragés souvent fleuris et entrecoupées de places séculaires où toujours les habitants se rencontrent. Le regard est sans cesse sollicité. La ville est riche de son histoire et est depuis 1999 inscrite au patrimoine de l'Unesco. De nombreuses églises et couvents protègent de splendides trésors de l'époque coloniale, car ici des artisans venus d'Espagne et d'Italie créèrent des ateliers et écoles de peintures, d'architectures de sculptures et formèrent de nombreux artisans à l'origine de ces trésors artistiques que l'on croise dans les musées et bâtiments religieux.

Cliquez sur les photos pour agrandir

            Depuis Riobamba sur la route qui mène à Cuenca à 3500 m d'altitude se dressent les ruines de la cité préhispanique Inca Ingapirca, terme qui se traduit par "les murs de l'Inca". Ce sont les vestiges les plus importants de cette période Inca en Equateur. Le souverain Inca séjournait ici lors de ces déplacements dans l'empire.

            Cet ensemble fut construit à la demande de Huayna Capac entre 1487 et 1490 sur les ruines du centre politico-religieux des amérindiens Can᷉aris. Surplombe encore aujourd'hui, au milieu des ruines de la cité et au sommet de la colline, une construction elliptique unique dans le monde Inca. Il s'agit vraisemblablement d'un temple dédié au dieu Soleil. A côté de ce bâtiment se trouvent les restes des appartements des prêtres, prêtresses et de l'empereur. Cette citadelle ne fut finalement occupée qu'une soixantaine d'année.

            Tout autour, de nombreuses sépultures ont été mises à jour et les fouilles continuent. Peut-être pourront -elles apporter des réponses aux questions que se posent les archéologues sur ce site : s'agit-il d'une forteresse ou d'un centre religieux? Aujourd'hui la question n'a pas de réponse.


Tout au long du trajet, la route en bon état, serpente au milieu des montagnes et dans les nuages. Le paysage est bucolique et verdoyant, alternant culture et élevage qui prédominent dans cette région. Lamas, vaches et moutons paissent sur des terres grasses entre eucaliptus et résineux. La température à cette altitude moyenne de 3000 mètres est fraîche et le vent et la pluie ne sont pas en reste

            La nouvelle cathédrale Immaculée Conception, dont la construction débuta vers 1880, conçue par un religieux allemand du nom de John Sthiele, est considérée comme l'une des plus belles d'Amérique du Sud. Ses trois coupoles démesurées et bleues le soir au soleil couchant s'illuminent et offrent alors au regard un spectacle irréel.  Mais une erreur de conception empécha la pose des cloches dans le clocher car trop lourdes pour la structure. Dans le choeur un magnifique dais à quatre colonnes se dresse au-dessus du maître-autel. L'ensemble est de bois sculté recouvert de feuilles d'or. Le sol est de marbre de Carrare. Les jolis vitraux, soit d'origine européenne soit créés et fabriqués à Cuenca, laissent pénétrer et diffuser une douce lumière dans l'ensemble de la cathédrale.

            En face de la cathédrale il ya un parc, le parc Abdon Calderon (du nom d'un ressortissant de Cuenca qui mourut le drapeau de la grande Colombie à la main lors de la bataille de Pichincha) où viennent flâner les habitants et touristes en admirant la cathédrale. Sous les arcades de la rue de l'entrée de la cathédrale il y a de nombreux restaurants ainsi qu'un pâtissier-glacier réputé pour ses excellents produits, l'échoppe ne désemplit pas.


            

             En arrière de la nouvelle cathédrale se tient un marché aux fleurs lumineux, coloré, odoriférant. Derrière leurs étals, affairées, assises sur de petits tabourets, les Cholas cuencanas en costume traditionnel vendent une variété infinie de fleurs parfumées.

            Et puis bien sûr il y a la vie de tous les jours. Le marché, les artisans, les cireurs, les vendeurs à la sauvette, les vendeurs de plantes médicinales. Tout un petit monde qui s'active.

            La route de Loja emprunte les cols de hauts sommets montagneux et culmine à plus de 2000m. Enveloppée de nuages elle suit, sinueuse, les vallées et les cols. La visibilité souvent réduite par le brouillard incite au volant à la plus grande des prudences. L'automobiliste, le chauffeur de bus ou de poids lourds équatorien a une idée très particulière de la conduite : excés de vitesse, dépassement sans visibilité, priorité fantaisiste, etc.

            Loja fondée en 1548 par le capittaine Alonso de Mercadillo, riche de 150000 habitants, est la capitale de la région du même nom. Située à 2200 m d'altitude elle bénéficie d'un climat doux et printanier tout au long de l'année.

            C'est un centre culturel et universitaire important. Une école de droit fut créée en 1897 et demeure une des meilleures du pays, il y a aussi deux universités. Elle est considérée comme la capitale culturelle et musicale du pays, de nombreux musiciens y sont nés.

            Malheureusement les terres cultivables sont peu nombreuses. Elles s'érodent et s'appauvrissent rapidement du fait d'une déforestation importante pour laisser place à la culture du Quinquina; l'utilisation de la charrue, technique de labourage apportée par les Espagnols, a contribué aussi à l'érosion des sols. L'université nationale de Loja a proposé la réintroduction de la culture du cactus nopal plus connu sous le nom de figuier de Barbarie. Ainsi, la culture du nopal (Opuntia ficusindica) produit des fruits excellents et appréciés des populations locales depuis des siècles. De plus ses feuilles sont consommables en salades ou exploitées comme fourrage pour le bétail. Enfin sa culture permet en outre de récolter les cochenilles (Dactilopius coccus), petits insectes logeant sur ses feuilles. Or, la cochenille est utilisée de manière ancestrale par les indigènes pour la production de teinture. Ces insectes, enveloppés d’une protection cotonneuse, sont remplis de liquide rouge carmin. Après avoir récolté les cochenilles sur les feuilles de nopal, on les sèche afin d’en extraire les pigments qui servent de teinture pour les vêtements, les poteries ou les ornements de cérémonie.

            Ville calme au riche passé colonial, peu visitée par les touristes du fait de son éloignement de Quito, elle possède malgré tout un charme indéniable. Il ne faut pas manquer de visiter le musée de l'Histoire et de la culture Lojanas de la banque centrale (salles d'archéologie, peintures modernes, oeuvres de l'école de Quito, ethnographie et folklores régionaux), la cathédrale près du parc central et les églises, la porte de la ville si caractéristique avec ses remparts et son château fort.